La Grèce est redevenue une destination de choix pour les vacanciers du monde entier, après deux ans de restrictions sanitaires. Mais la saturation des îles prisées, associée à une inflation galopante, a engendré une flambée des prix inédite. De nombreux Grecs devront changer leurs plans habituels, voire annuler leurs vacances dans leur pays.
La Banque centrale européenne a annoncé jeudi une hausse de 0,5 % de ses taux directeurs. Une décision inédite depuis 2011. Au nom de la lutte contre l’inflation, l’institution prend le risque de porter un coup supplémentaire à la croissance européenne.
Le gouvernement a confirmé une série de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des fonctionnaires, des retraités et des bénéficiaires de prestations sociales. Mais ces décisions ne permettent pas de couvrir la hausse des prix et cachent une volonté de faire payer aux plus fragiles le coût de l’inflation.
Depuis plusieurs mois, des mouvements sociaux agitent le monde des assurances où les négociations salariales sont tendues, au niveau des entreprises comme de la branche professionnelle. Les salariés réclament un juste partage des bénéfices, dans un secteur en bonne santé.
Depuis des semaines, des arrêts de travail éclatent dans toute la France, et dans tous les secteurs. Le mot d’ordre est toujours le même : « Tout augmente sauf nos salaires. » Après des négociations décevantes, les travailleurs se mobilisent pour obtenir des augmentations à la hauteur de l’inflation.
Avec l’irruption de l’inflation s’engage une nouvelle phase de la crise du capitalisme. Désormais, celle-ci semble totale et multidimensionnelle. En trouver l’issue sera de plus en plus complexe.
Le principal syndicat se lance dans une grève de trois jours, mardi, pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire en ligne avec l’inflation. Plus de 40 000 membres du syndicat RMT ont cessé le travail.
L’inflation est la première préoccupation des Français. Mais aux législatives, le déni du gouvernement et son attitude face à la gauche sur ce dossier ont conduit l’électorat à se réfugier dans l’abstention ou le vote RN. D’où la nécessité de retrouver un débat économique réel.
Les trois grands syndicats du royaume ont défilé lundi dans les rues de Bruxelles, réclamant des mesures d’ampleur face à la flambée des prix. Dans leur viseur, une loi de 1996 qui freine l’évolution des salaires.
En augmentant très fortement ses taux directeurs, la Fed annonce un changement d’ère : il ne s’agit plus de préserver la croissance mais de combattre l’inflation coûte que coûte. Toutes les autres banques centrales sont obligées de s’aligner pour défendre la valeur de leur monnaie face au dollar afin de limiter le coût des importations et l’ampleur de la hausse des prix.
Orpheline de son récit triomphaliste, la majorité présidentielle tente de rester crédible sur le front de l'inflation, mais ses annonces semblent traduire une absence de compréhension de la situation et de vraie volonté d’agir pour les ménages.
Pour faire face à l’inflation, la première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé le versement à la rentrée d’une aide destinée aux ménages modestes. Une réflexion est officiellement engagée pour un chèque alimentaire pérenne. Mais les obstacles à sa mise en œuvre sont nombreux.
En avril 2022, selon l’Insee, les prix des produits de grande consommation vendus dans la grande distribution ont augmenté de 1,3 %. Une hausse des prix que subissent de plein fouet les plus modestes. À Roubaix, ville populaire du nord de la France, la débrouille règne.
Les hausses automatiques du salaire minimum, liées à l’inflation, font imploser les négociations dans beaucoup de secteurs professionnels. De plus en plus de salariés risquent de rester cantonnés au Smic pendant de longues années. L’État est appelé à intervenir dans le public comme dans le privé.
Avec la poussée inflationniste, les salariés sont sommés d’accepter un recul de leurs revenus réels pour éviter l’emballement des prix. Mais lorsque les prix étaient bas, les salariés devaient accepter la modération salariale au nom de l’emploi. Un jeu de dupes que seules les luttes pourront renverser.
Le choc énergétique est en train de se propager dans toute l’économie. L’envolée des coûts et des prix touche tous les secteurs et affecte l’ensemble des ménages. La Commission européenne tente d’en minimiser l’ampleur, afin de ne pas nourrir les revendications salariales. Jusqu’à quand est-ce tenable ?