Mobilisation générale au cœur de l'été. Les organisateurs de colonies de vacances bataillent pour éviter que les animateurs puissent bénéficier de plages de repos plus importantes, comme le suggère la Cour de justice de l'Union européenne. Mais pourquoi les colos échapperaient-elles au droit du travail? Le débat fait rage.
GameGame over, Damien n'en peut plus. Fin juillet, de retour d'une énième colonie de vacances dans l'Ariège, le jeune homme (que nous n'avons pas réussi à joindre par téléphone) a adressé à Mediapart son «manifeste d'un animateur désabusé». Il y dénonce ses conditions de travail «injustes, inégales et abusives». «Je suis rémunéré 28,10 euros brut par jour, écrit-il. Je toucherai au maximum 600 euros net à la fin du mois. (...) Un petit métier insignifiant. Un des seuls métiers à ma connaissance où l'on accepte d'être payés sous le Smic.» Seul dans son coin, le jeune animateur a lancé une grève pour l'honneur. «Je refuse de signer mon contrat d'embauche tant qu'il ne sera pas réévalué à 44,03 euros brut par jour, le Smic légal appliqué pour n'importe quelle profession.»