Les dirigeants européens ont apporté, jeudi 11 février, leur soutien à la Grèce, minée par sa dette (112% de son Produit intérieur brut) et objet, depuis quelques semaines, d'attaques spéculatives sur les marchés. Le conseil européen informel a débouché sur une déclaration de principe: «Les Etats membres de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées, si nécessaire, pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble», a affirmé Herman Van Rompuy, le président du conseil, dont c'était le baptême du feu sur la scène européenne. Angela Merkel, la chancelière allemande, a assuré que l'Union n'allait pas «laisser tomber la Grèce».
Ce soutien européen est soumis à une condition: Athènes devra, de son côté, respecter à la lettre son ambitieux plan d'austérité (gel des effectifs des fonctionnaires, suppressions d'abattements fiscaux, blocage des salaires de la fonction publique, etc). Surtout, la décision sur les modalités de ce soutien a été reportée au début de semaine prochaine. Prêts bilatéraux à Athènes, achats d'obligations grecques par des banques publiques de la zone euro, mise en place d'un fonds de rachat communautaire, etc: différents scénarios continuent de circuler, et il reviendra aux ministres des Finances de la zone euro de trancher en début de semaine. En fait, les Européens butent sur un obstacle de taille: l'article 123 du traité de Lisbonne, qui interdit à un Etat membre de venir en aide à un autre, mais aussi à la Banque centrale européenne (BCE) d'intervenir.
Pour justifier l'absence de mesures concrètes d'aide à Athènes, Nicolas Sarkozy a précisé que «la Grèce n'a pas demandé d'aide financière», ajoutant que les modalités de soutien seront dévoilées «en fonction des événements». En l'absence de précisions sur les modalités d'aide, les marchés sont restés nerveux toute l'après-midi. A Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,52%. Du côté des changes, l'euro perdait 0,52% contre le dollar jeudi vers 19 heures (heure française).
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Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.