La rupture du partenariat entre Siemens et Areva bouleverse la donne. Libéré de la contrainte allemande, l'Elysée a bien l'intention de reprendre le dossier en main. Première étape: le débarquement de Frédéric Lemoine, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Jacques Chirac, de la présidence du conseil de surveillance du groupe nucléaire pour le remplacer par un homme sûr. Celui-ci aura pour mission de faire la lumière sur la gestion d'Anne Lauvergeon et de veiller aux conditions du divorce avec Siemens. Le pouvoir a toujours en vue le rapprochement entre Areva, Alstom et Bouygues.
Le dossier Areva est à nouveau sur le haut de la pile à l'Elysée. L'annonce de la fin du partenariat avec Siemens a bouleversé la donne chez l'équipementier nucléaire. Libéré désormais de toutes les contraintes diplomatiques liées à «l'amitié franco-allemande», le pouvoir politique semble décidé à reprendre la main et à imprimer sa marque sur l'évolution du groupe nucléaire. Les vieilles querelles entre nucléocrates, mais aussi les manœuvres politiques en coulisses, les jeux d'ombre et de réseaux dans des buts pas toujours avouables, risquent de se déchaîner.