La crise, le droit et la monnaie: sur un texte de Carlo Santulli
Pour le juriste Carlo Santulli, la crise de la dette souveraine dans la zone euro est une création juridique dictée par des considérations idéologiques. Suffirait-il de changer le droit? Parti pris.
IlIl y avait les 100 000 pages de l’acquis communautaire et les arguties de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe en Allemagne. Voici maintenant une « analyse juridique de la crise de la dette » par l’universitaire Carlo Santulli, un appel à ce que la Banque centrale européenne viole le contrat que constituent l’émission et la garantie de la monnaie. Ou que les Etats débiteurs le fassent à sa place si elle refuse. Normal : le juridisme est devenu maladif dans une Union européenne où, depuis le calamiteux Traité de Nice, la rédaction institutionnelle s’est substituée à l’initiative politique. Et au fond banal, puisque de tous temps le souverain criblé de dettes s’est ingénié à se débarrasser de ses créanciers, par le défaut, l'inflation ou la “violence légitime” de l’Etat.