« Le narcotrafic recrute. Le narcotrafic contrôle. Le narcotrafic corrompt. Et le narcotrafic tue. Plus personne ne peut dire que nous ne savions pas. » Ces mots sont ceux d’Amine Kessaci, militant écologiste de 22 ans, fondateur de l’association marseillaise Conscience, lors de la marche blanche qui a eu lieu samedi 22 novembre à Marseille, en hommage à son petit frère Mehdi, 20 ans.
Selon la justice, Mehdi pourrait avoir été ciblé à la place de son frère, voix de la lutte contre le narcotrafic à Marseille. Un meurtre de plus lié au narcotrafic à Marseille, diront certains, qui pensent que cela ne les concerne pas.
C’est pourtant bien plus que cela : ce meurtre, c’est d’abord une menace contre celles et ceux qui, dans les quartiers, luttent et se mobilisent contre l’emprise du narcotrafic dans leur vie.
C’est aussi un défi lancé à des institutions qui ont l’habitude de répondre de façon martiale, avec de grandes déclarations ou un traitement uniquement sécuritaire ou répressif qui relègue encore plus ces quartiers où le trafic prospère, sans se questionner sur l’importance de la consommation de drogues en France, ni se poser la question des graves reculs de l’État social.
Au-delà, c’est tout un pays et, au-delà encore, tout un continent, l’Europe, qui prennent la mesure de l’ampleur des flux criminels liés au narcotrafic.
Une émission animée par Mathieu Magnaudeix, préparée par Adèle Humbert.
Nos invité·es :
- Coralie Bonnefoy, corédactrice en cheffe du média indépendant Marsactu, partenaire de Mediapart à Marseille ;
- Christophe Bouquet, coréalisateur et coauteur avec Mathieu Verboud de Narcotrafic, le poison de l’Europe, disponible en version documentaire sur arte.tv et en livre aux éditions La Découverte ;
- Katia Yakoubi, travailleuse sociale, présidente de l’association Adelphi’cité.