Économie et social Parti pris

EDF: Henri Proglio, un patron en or

Parce que Nicolas Sarkozy s'y est engagé auprès de Henri Proglio, le gouvernement multiplie les déclarations pour justifier la rémunération du nouveau président d'EDF: 1,6 million d'euros, autant que ce qu'il touchait à Veolia. Cette décision marque une rupture: le public reprend de plus en plus à son compte les plus mauvaises pratiques du privé. Parti pris

Martine Orange

A entendre François Fillon, il n'y a pas de sujet. Il est normal que Henri Proglio ait dans ses nouvelles fonctions de président d'EDF la même rémunération que celle qu'il avait dans le groupe privé Veolia. «Il faut que les choses soient très claires: on a choisi Henri Proglio parce qu'on [en] avait besoin. Dans ces conditions il est parfaitement normal que sa rémunération soit proche de celle qu'il avait dans ses fonctions précédentes», a-t-il justifié lors d'un déplacement, jeudi 26 novembre. La veille, Christian Estrosi, ministre de l'industrie, avait tenu le même langage. Il faut «faire preuve d'un peu de courage si nous voulons avoir les meilleurs capitaines d'industrie pour diriger nos plus grandes entreprises», expliquait-il pour justifier les demandes du nouveau président d'EDF.
Dans ce dossier, le gouvernement de toute façon ne peut pas dire autre chose: il est tenu par les promesses de Nicolas Sarkozy. Lors des négociations en vue de la présidence d'EDF, Henri Proglio avait dit qu'il n'était «candidat à rien». Il acceptait de venir à la condition d'une part de garder un rôle non exécutif chez Veolia, d'autre part de ne pas perdre en rémunération par rapport à ce qu'il gagnait dans son groupe. Sur l'un et l'autre point, le président de la République avait donné son accord, sans aucune hésitation. Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, avait pour sa part répété que c'était quelque chose de tout à fait normal.

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