Emmanuel Macron assure que la disparition de l'oligarque chinois Mike Poon, soupçonné de corruption, est un non-événement. Mais en fait, le ministre ne dit pas la vérité : la privatisation n'est pas finalisée et pourrait être annulée.
Voulue par Emmanuel Macron, la privatisation sulfureuse de l'Aéroport de Toulouse-Blagnac est toujours éclaboussée par un immense scandale de corruption, qui prend de l'ampleur en Chine. Le collectif contre la privatisation interpelle les candidats aux élections régionales.
Aujourd'hui, Arnaud Romain lit l'enquête de Laurent Mauduit : Recours pour excès de pouvoir contre la privatisation de l’aéroport de Toulouse publié le 27 décembre. Lire aussi : le Conseil d’Etat rejette le recours pour excès de pouvoir.
Emmanuel Macron prétend que l'aéroport de Toulouse restera contrôlé à 50,1 % par des actionnaires publics. Mediapart publie des fac-similés du pacte d'actionnaires secret qui attestent du contraire : les trois membres du directoire seront désignés par les investisseurs chinois. Et l'État a signé une clause stupéfiante, s'engageant à soutenir par avance toutes leurs décisions.
Annonçant la cession à des investisseurs chinois de l'aéroport de Toulouse, Emmanuel Macron a assuré « qu’il ne s’agit pas d’une privatisation ». Or Mediapart révèle les clauses secrètes du pacte d'actionnaires qui établissent strictement le contraire. C'est le coup d'envoi d'une rafale de privatisations qui touchent aux infrastructures.
Pour la première vraie privatisation du quinquennat Hollande, Emmanuel Macron veut céder l'aéroport de Toulouse-Blagnac à un groupe chinois implanté dans des paradis fiscaux et à un groupe canadien radié pour dix ans par la Banque mondiale, pour des faits graves de corruption. Enquête sur une cession qui a tout de l'affaire d’État.