La bataille des législatives à Nice se joue sur fond de guerre ouverte entre les deux ténors de la droite, Christian Estrosi et Éric Ciotti, et face à un FN qui ne cesse de grignoter du terrain. Dans ce paysage où la gauche a pratiquement disparu, le poids des candidats La République en marche reste l’ultime inconnue.
NiceNice (Alpes-Maritimes), de notre envoyée spéciale.- Dans le petit village de Levens qui surplombe Nice, entre une rencontre avec ses « amis boulistes » et la « fête de la terre », Marine Brenier, qui a remplacé au pied levé Christian Estrosi à l’Assemblée nationale en mai 2016 lorsqu’il a pris la tête de la Région, mène une campagne express pour conserver sa place. Dans la salle du foyer rural, où une petite trentaine de personnes se sont réunies, la candidate dans la 5e circonscription peine à faire une phrase sans prononcer le nom de Christian Estrosi. Lorsqu’elle rappelle son bilan à l’Assemblée nationale : une proposition de loi – rejetée – pour généraliser les logiciels de reconnaissance faciale dans la lutte contre le terrorisme, elle précise aussitôt qu’il s’agit d’« un sujet qui tenait à cœur à Christian Estrosi ». « Si je suis élue, j’interviendrai de nouveau pour mettre en place ce dispositif à Nice et sur tout le territoire national. » Pour rappeler aux électeurs de la circonscription de « voter utile dès le premier tour », la jeune candidate égrène au passage tout ce que la région – dirigée jusqu’il y a quelques semaines par Estrosi – a apporté comme financements divers. Ici, voter Brenier c’est voter pour tout un écosystème : le système Estrosi qui tient d’une main de fer la ville et la Région PACA.