À Mayotte, le deuil impossible d’une famille sur les décombres de « Wuambushu »
Le 22 mai, Madi, ouvrier de 47 ans contraint de participer à la démolition de son propre quartier, s’est effondré. Son décès raconte, à lui seul, combien l’opération lancée à Mayotte par le ministre de l’intérieur est une machine à broyer des vies.
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MajikavoMajikavo-Koropa (Mayotte).–« Ne t’inquiète pas, ça va aller. » Lundi 22 mai, à l’aube, Madi Abdallah Abdou tire fort sur sa cigarette. Il n’a pas fermé l’œil de la nuit. Il ne voudrait pas être là mais n’a « pas eu le choix ». L’ouvrier de 47 ans a déjà enfilé son pantalon de travail et ses chaussures de sécurité. Les bandes de son gilet de chantier réfléchissent une dernière fois les lumières de la nuit. Madi a son casque mais c’est le ciel qui lui tombe sur la tête.