Colombani et Prévost, le mouvement des jeunes vu d’en haut
Mediapart confronte deux personnalités qui ont émergé dans le mouvement des étudiants et des lycéens. Jean-Baptiste Prévost, 26 ans, installé à la présidence de l'Unef, et Victor Colombani, 16 ans, bombardé à la tête de l'Union nationale lycéenne. Comment voient-ils l'avenir de la mobilisation? Celui de la gauche? Le déclin du syndicalisme étudiant ou la reproduction des élites?.
IlIl y a quelque chose de troublant chez Victor Colombani, lycéen de première ES à Henri-IV et bombardé président de l'Union nationale lycéenne (UNL, première organisation lycéenne, qui revendique 6.000 adhérents dans 80 départements) le 3 octobre. A 16 ans, il est capable de traverser sans fausse note un mois de manifestations et d'interviews, de plateaux de télévision et de matinales de radio. Confidences en off, petites remarques sans importance mais flatteuses, l'adolescent apprend vite, séduit par son enthousiasme, sait se rendre incontournable. «À son âge, je n'avais pas sa maturité, j'aurais été incapable de gérer tout ça», souffle le président de l'Union nationale des étudiants de France (Unef), Jean-Baptiste Prévost, 26 ans. Depuis le début du mois d'octobre, ils sont la vitrine du mouvement des jeunes contre la réforme de retraites.