Malgré l'échec des manifestations du 13 juin, le gouvernement et la majorité ménagent les acteurs sociaux
Malgré la faible mobilisation des Français lors de la journée d'action intersyndicale du samedi 13 juin (150.000 participants selon la CGT, 71.000 selon le ministère de l'intérieur), les membres du gouvernement et les stratèges de l'UMP se sont bien gardés de persifler, bien au contraire. Ainsi, Brice Hortefeux, ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, a affirmé tenir compte des «inquiétudes qui se sont exprimées». Les réformes sévères qui s'annoncent contraignent le gouvernement à maintenir le dialogue avec des acteurs clairement identifiés: les grandes centrales syndicales, aujourd'hui dans la nasse.
AA la demande expresse du président de la République, la majorité avait accueilli sa victoire électorale des européennes, le 7 juin, «sans triomphalisme» puisque, selon le premier ministre François Fillon, «face à la crise économique, l'unité nationale est une nécessité». Cette fois, on ne sait pas si le chef de l'Etat et celui du gouvernement ont donné des consignes, mais aucun des ministres et stratèges de l'UMP qui intervenaient sur les ondes, dimanche 14 juin, ne s'est réjoui de la faible mobilisation des Français lors de la journée d'action intersyndicale du samedi 13 juin (150.000 participants selon la CGT, 71.000 selon le ministère de l'intérieur, soit sept à huit fois moins que le 1er mai qui avait rassemblé moins de manifestants que la journée du 19 mars).