Dans le rétro du FN: 1995, la percée dans l’électorat populaire
L’historienne Valérie Igounet revient sur la construction du Front national, né en 1972 aux marges de l’extrême droite, et sur la façon dont il s’est forgé un destin supposé incontournable pour le second tour 2017. Troisième volet : la présidentielle de 1995 et l’émergence d’un « ouvriéro-lepénisme ».
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RevenirRevenir sur la présidentielle de 1995 nécessite d’appréhender un avant, un pendant et un après. Car au sein du FN, certains se disent que cette année pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire de leur parti… et pas seulement sur le plan des résultats électoraux. Bruno Mégret considère être le seul présidentiable crédible. Sa stratégie de « dédiabolisation » devrait le préparer, sans Jean-Marie Le Pen, à accéder à l’exécutif. En ces années 1990, le délégué général du FN met en place graduellement un double dispositif – idéologique et structurel – afin de créer un grand parti d’une droite décomplexée qui ferait des alliances pour aller à la confrontation directe avec la formation de gauche majoritaire. Malgré ces éléments indéniables, 1995 est présentée en interne comme la « plus grande année de l’histoire du FN ».