L'affaire «Charlie Hebdo» ou la caricature de l'époque
Avec son hystérisation de notre vie publique, où toute l'actualité semble tourner autour de lui seul, promu petit Roi Soleil d'une nation stupéfaite, Nicolas Sarkozy est en passe de réussir son pari: rendre folle notre presse pour que nous n'y comprenions plus rien, pour que le faux semble vrai, pour que l'accessoire l'emporte sur l'essentiel. Loin d'être mineure, la crise picrocholine qui agite actuellement l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo relève de ce registre. Allons-nous assister à l'ultime normalisation médiatique, celle qui, s'agissant des puissants et des puissances, bannit l'humour, la caricature, l'insolence, les mauvaises pensées et le mauvait goût? Tentative de décryptage et ébauche de discussion.
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Dans un jugement rendu le 30 novembre 2010, le tribunal de grande instance de Paris a condamné la société éditrice de Charlie Hebdo pour rupture abusive du contrat qui la liait depuis seize ans avec le caricaturiste Siné. Le tribunal a considéré qu'«il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Maurice Sinet (publiée le 2 juillet 2008 et dans laquelle le dessinateur raillait l'arrivisme de Jean Sarkozy) sont antisémites, ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant». D'autant, précise le jugement, que la chronique avait été soumise à la relecture du directeur de la publication, Philippe Val. La société éditrice devra donc verser 40.000 euros de dommages et intérêts à Siné.
Fin avril, un policier a tiré à dix reprises au fusil d’assaut sur une voiture, faisant deux morts et un blessé grave sur le Pont-Neuf, à Paris. Les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, mettent à mal la thèse de la légitime défense : les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière.
La précocité et l’intensité de la canicule actuelle démontrent à quel point l’heure n’est plus à la transition écologique mais à une écologie de rupture, sans transition. Alors qu’à l’ombre de cet événement sont tapies nombre d’injustices, il est temps de cibler les véritables fossoyeurs du climat.
Dans le cadre d’une nouvelle enquête pour « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts », la justice a découvert des documents dérangeants pour le secrétaire général de l’Élysée. Non seulement il a été beaucoup plus impliqué qu’on ne l’imaginait dans tous les dossiers concernant de près ou de loin l’armateur MSC, mais des documents ont disparu à certains endroits – mais été retrouvés dans d’autres – afin d’effacer les traces de ses interventions.
En renvoyant uniquement vers une réponse judiciaire, l’exécutif commet une triple erreur après les révélations visant le ministre des solidarités. Il confond justice et éthique, se trompe sur le rôle de la presse et contredit l’esprit des lois qu’il fait voter.
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