France Reportage

Vivre à côté d’une autoroute

Bruit, pollution de l’air et démolition du lien social entre habitants : les autoroutes en ville ne servent pas qu’aux déplacements. Elles abîment aussi le cadre de vie de dizaines de milliers de personnes. À Saint-Denis, des collectifs de riverains se battent contre les nuisances de ces « balafres urbaines ».

Jade Lindgaard

Vue depuis sa voiture, une autoroute, ça sert à rouler vite. Mais vue de la fenêtre de son logement, ça fait quoi, une autoroute ? Du bruit, de la poussière noire, des détours pour aller faire ses courses, du vertige quand il faut la franchir depuis une passerelle en hauteur pour se rendre au collège, ou à l’hôpital. À Saint-Denis, au nord de Paris, les autoroutes enserrent la ville comme un diaphragme : l’A86 tranche la Plaine dans le sens de la largeur, au sud du stade de France ; l'A1 la borde sur son aile orientale, passe devant le fort de l’est, la cité des Cosmonautes, et file droit vers Le Bourget. Pile en face de l’entrée de l’hôpital Delafontaine, l’une des plus importantes maternités de la Seine-Saint-Denis, se déploie un monumental toboggan de bitume : le viaduc n°3 de l’A1. Si bien que pour s’y rendre à pied, il faut emprunter un tunnel de plusieurs dizaines de mètres creusé en dessous de la voie rapide (voir les cartes ci-dessous). 

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