France Parti pris

Taxe Tobin: le perpétuel concours des hypocrites

Le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a suggéré, jeudi 28 mai, en ouverture de la conférence internationale consacrée aux financements innovants pour l'aide au développement, qui se tient à Paris, l'instauration d'une taxe sur les mouvements de capitaux, comme si sa proposition avait de bonnes chances d'aboutir. Voilà plus de trente ans que cette idée d'une taxe Tobin refait régulièrement surface, surtout avant une élection présidentielle, avant d'être remisée aux oubliettes. La gauche, elle-même, a longtemps manifesté sur le sujet les mêmes hypocrisies du temps de Lionel Jospin et de Dominique Strauss-Kahn, avant de se convertir pour de bon, après 2002, à ce projet de réforme dont la crise financière a souligné l'urgente nécessité. Parti pris sur un concours d'hypocrisie.

Laurent Mauduit

C'est le versant le plus détestable de la politique, le plus racoleur, le plus démagogique: alors que l'ambitieuse idée d'une taxation des mouvements de capitaux est en panne depuis plusieurs décennies, et qu'elle n'a guère fait de progrès malgré la crise économique historique qui a plongé la planète dans la récession, la voilà refaisant surface comme cela arrive périodiquement, surtout à l'approche d'une échéance électorale. Un petit tour et puis s'en va...

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