La Cour des comptes évalue l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Leur nombre augmente, les moyens pour les accueillir aussi, mais de multiples difficultés persistent pour arriver à un système réellement juste et efficace.
L’autrice du livre « De chair et de fer » trace quelques pistes, à l’issue des Jeux paralympiques, pour une société lucide sur les oppressions quotidiennes que continuent de vivre les personnes handicapées.
Harriet de G, militant·e contre le validisme, le système d’oppression des personnes handicapées, s’est penché·e sur l’histoire, le fonctionnement et les valeurs véhiculées par les Jeux paralympiques. Iel dénonce une vision dépolitisée du handicap, que l’individu seul devrait dépasser.
Les Jeux paralympiques s’ouvrent ce mercredi, quinze jours après la fin des Jeux olympiques. Si beaucoup y voient une chance d’occuper l’espace médiatique, d’autres déplorent cette séparation, symbole d’une inclusivité inaboutie.
Le mouvement paralympique est né en 1948, en Angleterre, à Stoke Mandeville, au nord-ouest de Londres, où la flamme a été rallumée le 24 août. Certains Britanniques tentent de maintenir en vie celle du handisport depuis les Jeux de 2012. Mais butent souvent sur le financement.
Malgré les bonnes intentions de la direction artistique, la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques a engendré toutes sortes de commentaires validistes sur le registre de « l’inspiration ». Une notion fourre-tout qui contribue à creuser le fossé entre personnes valides et handicapées.
Pratiquer un sport s’apparente à un parcours d’obstacles pour les personnes en fauteuil roulant. À Lyon, des personnes à mobilité réduite ont fini par créer leur propre salle de sport, adaptant eux-mêmes les machines à leur handicap.
Alors que Paris va accueillir pendant quinze jours les Jeux paralympiques, la capitale « n’est pas à la hauteur en matière d’accessibilité », prévient APF France handicap. Transports, voirie, accès aux soins, aux commerces... Tour d’horizon des « atteintes gravissimes à la liberté d’aller et venir ».
Les athlètes paralympiques se préparent à entrer dans les Jeux, qui débuteront le 28 août. Si l’obtention des olympiades par Paris permet de mieux les accompagner financièrement, nombre d’athlètes en situation de handicap sont encore freinés par l’absence de ressources suffisantes et les inégalités restent fortes avec les sportifs valides.
La capitale est-elle devenue un enfer pour les personnes handicapées pendant les JO ? Paris est largement inaccessible aux personnes handicapées, JO ou pas, explique Chiara Kahn, membre du collectif Les Dévalideuses, qui a parcouru la ville avec nous avec son fauteuil roulant.
Des infirmières libérales ont été témoins de pressions de militants politiques, au domicile de patients dépendants, pour obtenir des procurations de vote. Si le phénomène paraît marginal, il interroge sur le droit de vote des personnes handicapées, toujours largement entravé.
Une agence de communication « progressiste » est accusée d’avoir discriminé un salarié autiste et atteint de dyspraxie. Si elle dément catégoriquement, des éléments obtenus par Mediapart attestent des pressions exercées sur l’apprenti de 24 ans, qui se voit reprocher d’avoir minimisé, à son embauche, les conséquences de son handicap.
Un an après la parution du livre-enquête « Handicap à vendre », de plus en plus de travailleurs en « établissements d’accompagnement par le travail » (ESAT) dénoncent un système injuste, discriminatoire et dysfonctionnel.
Depuis deux ans, des parents luttent contre la réduction du temps de prise en charge de leurs enfants par l’institut Le Val Mandé. Les tutelles publiques continuent de soutenir l’institution malgré les alertes sur ses nombreux dysfonctionnements.
L’Association guadeloupéenne de sauvegarde de l’enfance à l’adulte est devenue incontournable dans le secteur du handicap sur l’île. Cependant, des manquements multiples posent la question de sa légitimité à poursuivre les missions qui lui ont été confiées.
Près de 200 enfants en situation reconnue de handicap sont privés depuis septembre de l’accompagnement nécessaire au bon déroulement de leur scolarité. En cause : les vagues d’arrêts maladie et de démissions de personnels AESH sous-payés et épuisés.