Créé au cœur de l’été, Une seule école dénonce « le système ségrégatif » de la scolarisation à la française, qui délègue ses élèves handicapés aux institutions spécialisées au lieu de financer l’accompagnement et l’adaptation en milieu scolaire ordinaire.
Le collectif Les Dévalideuses a symboliquement bloqué, dimanche 17 septembre, la station de métro Invalides, à Paris, pour protester contre l’inaccessibilité des transports à l’approche des Jeux paralympiques et lutter contre le validisme.
Malgré de récentes améliorations, les mères en situation de handicap restent confrontées à de multiples difficultés pratiques et aux a priori négatifs de nombreux professionnels. « Il faut mener un travail de dé-stigmatisation de l’entraide », explique Charlotte Puiseux, du collectif Les Dévalideuses.
L’Éducation nationale permet aux enseignants qui ne peuvent plus faire classe en raison de leur état de santé de travailler depuis leur domicile, par le biais du Centre national d’enseignement à distance. Mais cet aménagement peut être remis en cause, et certains se considèrent alors poussés vers la sortie. Jusqu’au drame, parfois.
La sous-traitance est toujours plus utilisée par la SNCF pour accompagner les personnes en situation de handicap. Cela se traduit souvent par une dégradation de leurs conditions de voyage, et c’est particulièrement vrai en cas d’aléas de circulation.
Le tabou qui entourait le recours à des accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) privées commence à se dissiper au sein de l’Éducation nationale. Face à la pénurie de personnel, et au risque de l’inégalité, les familles accompagnées par des associations puisent dans leurs propres deniers pour assurer une véritable scolarisation de leurs enfants.
Cynthia, locataire de Paris Habitat en fauteuil roulant, est privée d’ascenseur depuis près de quatre mois. Avec d’autres, elle dénonce le mépris des bailleurs sociaux pour les personnes à mobilité réduite.
Au cours d’une audience chargée de colère et d’émotion jeudi, les militants de l’association Handi-Social ont justifié leurs actions de blocage de la gare et de l’aéroport toulousains en 2018. Il y a un an, ces activistes avaient écopé de peines de prison avec sursis.
Le handicap touche 12 millions de Français et représente plus de 50 milliards d’euros de financements. Alors que le secteur est en pleine marchandisation, des militants dénoncent les dérives des grosses associations gestionnaires d’établissements. Et réclament voix au chapitre.
En France, nombre d'enfants handicapés sont poussés hors de l’école et orientés vers des instituts médico-éducatifs. C’est le début d’un parcours de vie à l’intérieur du monde médico-social. Patricia Abellard a créé en 2011, à Saint-Nazaire, l’école La Chrysalide, qui accueille douze enfants et adultes de 11 à 25 ans atteints de troubles de neuro-développement. Ils y poursuivent une éducation adaptée, puis s’engagent dans un parcours de formation professionnelle en milieu ordinaire.
Depuis 2017, Julie, une étudiante en droit, lutte pour passer ses examens dans des conditions adaptées à son handicap. Elle subit violences et humiliations de la part de l’université et de son service médical. L'équipe est allée jusqu’à menacer de débrancher sa bouteille d’oxygène.
Ils et elles se battent contre les clichés sur le handicap, pour la fermeture des institutions spécialisées et pour démontrer que, loin de la charité et du médical, le handicap est une question politique. Rencontre avec ces nouvelles militantes et militants, très actifs sur les réseaux sociaux.
Une grande partie des personnes porteuses d’un handicap mental ne sont toujours pas prioritaires à la vaccination, contrairement à ce qui se pratique dans des pays voisins. Elles ont pourtant sept fois plus de risque de décéder des suites d’un Covid-19.
Suivi médical approximatif, défaut de surveillance, traitements de faveur pour certains personnels : le seul établissement public de Guyane accueillant des jeunes en situation de handicap fait défaut à tous les étages. Avec des conséquences graves pour certains enfants. « Si l’Inspection générale des affaires sociales vient, elle ferme », nous confie l’administrateur provisoire. Enquête.
Les rapports se succèdent, le Défenseur des droits est en alerte, mais chaque année, trop de candidats « dys » (dyslexiques, dysorthographiques, dyspraxiques, etc.) se voient refuser leurs aménagements aux épreuves du bac et du brevet. Des statistiques auxquelles Mediapart a eu accès montrent que la situation s’aggrave dans certaines académies.
Prenant le président de la République au mot, les plus grandes associations de défense des personnes porteuses de handicap réclament un vrai revenu « d’existence » mais se voient privées de leur manifestation pour cause de coronavirus. Depuis un mois, les revirements s’enchaînent sur l’allocation aux adultes handicapés.