Douze personnes, dont des journalistes de Mediapart et de France Inter, ont été jugées pour diffamation à la suite d’une plainte de Denis Baupin. En raison de la force des témoignages, le procès s’est retourné contre l’ex-député écologiste, absent à la barre.
Pourquoi le procès en diffamation intenté par Denis Baupin a-t-il pris la dimension d’un fait social ? On en parle avec notre journaliste Lénaïg Bredoux, des avocats des médias et des victimes mises en cause, et Marie Barbier qui a couvert le procès pour L’Humanité.
Lundi 4 février s’est ouvert un procès étonnant : non pas le procès de Denis Baupin, mais celui des journalistes qui ont révélé les violences sexuelles de l’ex-député et celui des femmes qui ont témoigné. Avec Lenaïg Bredoux, journaliste à Mediapart et prévenue lors de ce procès.
Le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête ouverte au lendemain des révélations de Mediapart et France Inter sur des faits pouvant relever de harcèlement et d’agressions sexuels. Il évoque des faits « susceptibles d’être qualifiés pénalement », mais « prescrits ». « Il y a eu un avant l’affaire Baupin et il y aura surtout un après », selon les plaignantes.
Le député a annoncé jeudi qu'il ne sera pas candidat en 2017. Une décision attendue depuis la mise en retrait de l'élu, mis en cause par 14 femmes témoignant de harcèlement ou d'agression sexuels. L'enquête préliminaire est toujours en cours.
Un collectif de collaboratrices de l’Assemblée nationale a lancé un site internet pour dénoncer le sexisme qu’elles subissent au quotidien. Une initiative inédite prise dans la foulée de l’affaire Baupin.
Mardi 11 octobre, la députée s’est directement adressée au ministre de l'aménagement du territoire afin de l’interroger sur une plainte pour violences déposée en 2002 par une ancienne collaboratrice.
Lors de leurs universités d’été, le Parti de gauche et Europe Écologie-Les Verts ont organisé un atelier consacré au harcèlement sexuel au sein des partis politiques, pour tenter d’éviter une nouvelle affaire Baupin.
Sophie Binet, chargée de l'égalité femmes/hommes à la CGTLaurence Parisot, ancienne présidente du Medef, présidente de l'IfopLisa Pleintel, groupe EgalisMarie-Laure Geoffray, Clashes, Collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur
Isabelle Attard, Elen Debost et Sandrine Rousseau ont déposé plainte pour harcèlement et agression sexuels contre le député Baupin. L’enquête préliminaire progresse, de nombreux témoins ont déjà été entendus.
Véronique Haché, ancienne conseillère de Bertrand Delanoë, a porté plainte pour tentative d’agression sexuelle. « Il faut que toutes les femmes sachent qu’il ne faut pas avoir peur et qu’on se serre les coudes », explique-t-elle à Mediapart et France Inter.
Après les dénégations de Denis Baupin dans L'Obs, Isabelle Attard, Annie Lahmer, Elen Debost et Sandrine Rousseau dénoncent « une stratégie de défense qui apparaît en complet décalage avec l'importance, la répétition et la concordance des faits décrits » par les 13 femmes ayant témoigné auprès de Mediapart et France Inter.
Suite à nos révélations sur le député, Mediapart et France Inter ont recueilli cinq nouveaux témoignages, dont deux en dehors de la galaxie écologiste, pour des faits pouvant relever de harcèlement ou d’agression sexuels.
Sandrine Rousseau, porte-parole d’EELV et Isabelle Attard, députée du Calvados, ont livré à Mediapart des témoignages sur des faits pouvant être qualifiés d’agression et de harcèlement sexuels attribués au député de Paris Denis Baupin. Elles s'expliquent sur notre plateau, aux côtés de Marilyn Baldeck, de l'association contre les violences faites aux femmes au travail et des journalistes Lénaïg Bredoux (Mediapart) et Cyril Graziani (France Inter), auteurs de l'enquête.
Des fonctionnaires du ministère de l'environnement ont alerté leur hiérarchie et la justice sur des faits de harcèlement moral et sexuel. Une enquête interne a été diligentée. La ministre Ségolène Royal demande que des mesures soient prises.