Dans Mediapart, trois femmes accusent le député Damien Abad de viol ou de tentative de viol. En juin 2023, après une enquête préliminaire d’un an, une information judiciaire a été ouverte. L’ancien ministre des solidarités conteste « avec la plus grande fermeté » ces accusations et a annoncé une plainte en dénonciation calomnieuse.
Selon nos informations, Margaux, une ancienne militante centriste de 37 ans qui accuse le député Damien Abad de l’avoir violée en 2011, s’est constituée partie civile dans l’information judiciaire pour « viol » et « tentative de viol » qui vise l’ancien ministre.
Selon nos informations, une femme de 42 ans, qui avait accusé dans Mediapart le député Damien Abad de l’avoir violée en 2010, s’est constituée partie civile mardi 4 juillet, dans l’information judiciaire pour « viol » et « tentative de viol » visant l’ancien ministre.
Il s’agit de l’aboutissement de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris après les accusations portées par trois femmes de « viol » ou de « tentative de viol ». L’ancien ministre d’Emmanuel Macron a toujours contesté les faits reprochés.
Selon nos informations, Chloé*, qui avait accusé dans Mediapart le député Damien Abad de l’avoir violée en 2010, a été auditionnée ce lundi matin dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte en juin. Elle souhaite apporter son témoignage pour « conforter » le récit de la plaignante.
La majorité a octroyé la présidence du groupe d’amitié France-Liban à l’ancien ministre Damien Abad car il serait « un député comme les autres ». Comme pour le député LFI Adrien Quatennens, les partis politiques ne sont pas à la hauteur de #MeToo.
Visé par plusieurs accusations de violences sexuelles, le ministre des solidarités n’a pas résisté au remaniement. Mais la nouvelle promotion de Gérald Darmanin, qui cumule intérieur et outre-mer, illustre l’absence de doctrine de l’Élysée sur le sujet. Chrysoula Zacharopoulou conserve son portefeuille.
Une nouvelle femme a raconté à BFMTV avoir eu des « vertiges » après avoir pris un verre avec l’élu en 2013, puis s’être réveillée « complètement dévêtue ». Fraîchement débarqué du gouvernement, le député dénonce des « calomnies ignobles ».
Damien Abad est visé par une enquête pour « tentative de viol », ouverte ce mercredi par le parquet de Paris. Questionné par BFMTV sur le témoignage de la plaignante, l’avocat du ministre a affirmé que son client ne la connaissait « absolument pas », ne sachant pas de « qui il s’agit ». Ce que contredisent plusieurs éléments obtenus par Mediapart. Contacté, Me Benoît Chabert revient sur ses propos.
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Selon nos informations, Laëtitia*, l’élue centriste qui avait accusé, dans Mediapart, le ministre des solidarités d’avoir tenté de la violer en 2010, a porté plainte lundi 27 juin. Damien Abad conteste « avec la plus grande fermeté » les accusations et annonce une plainte en dénonciation calomnieuse.
En renvoyant uniquement vers une réponse judiciaire, l’exécutif commet une triple erreur après les révélations visant le ministre des solidarités. Il confond justice et éthique, se trompe sur le rôle de la presse et contredit l’esprit des lois qu’il fait voter.
Alors qu’une troisième femme accuse Damien Abad de tentative de viol, l’exécutif ne bouge pas d’un iota. Élisabeth Borne a conforté son ministre des solidarités, remettant le sujet dans les mains de la justice. L’opposition, de gauche comme de droite, dénonce l’inertie du pouvoir.
Mediapart a recueilli de nouveaux témoignages mettant en cause le comportement avec les femmes du ministre des solidarités, Damien Abad, dont celui d’une élue centriste qui dénonce une tentative de viol en 2010. Le ministre n’a pas répondu à nos questions.
Darmanin, Hulot, Abad : depuis 2017, le parti d’Emmanuel Macron a ignoré les accusations de violences sexuelles visant des personnalités de la majorité. Plusieurs cas à l’Assemblée l’ont illustré ces dernières années, notamment au groupe, un temps présidé par Gilles Le Gendre.
L’affaire Damien Abad concerne d’abord la majorité d’Emmanuel Macron qui l’a promu ministre. Mais elle interpelle aussi son ancien parti, Les Républicains, alors que plusieurs élus affirment avoir été alertés de longue date.
Après les révélations de Mediapart concernant le ministre Damien Abad, visé par deux accusations de viol qui ont fait l’objet d’un signalement à LREM le 16 mai, la majorité présidentielle peine à justifier sa nomination au gouvernement malgré cette alerte. La première ministre a assuré qu’elle n’était « pas au courant ».