L’entourage du maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (LR), a piégé son premier adjoint centriste Gilles Artigues, ancien député, en le filmant à son insu avec un homme lors d’une soirée intime. La vidéo a été utilisée pendant huit ans pour le faire chanter et le priver de toute ambition politique. Depuis nos révélations, les Stéphanois·es sont estomaqué·es par le complot. Lundi 22 septembre 2025, s’est ouvert le procès de Gaël Perdriau.
En clôture du procès du chantage à la sextape, les avocats de Gaël Perdriau ont plaidé la relaxe de leur client. D’après eux, le bras droit du maire aurait tout « commandité » dans son dos. Le jugement sera rendu le 1er décembre.
Prison et inéligibilité ont été requises à l’égard du maire de Saint-Étienne. D’après le ministère public, Gaël Perdriau est le « décideur » du piège « infâme » tendu à son premier adjoint. « Votre décision doit le contraindre à quitter ses mandats », a demandé la représentante du parquet au tribunal.
L’élu Gilles Artigues, victime du chantage à la sextape, a témoigné de « l’enfer » qu’il a vécu pendant des années à la mairie de Saint-Étienne. « Je ne peux pas me venger, alors il faut que la justice passe », a appuyé son épouse.
Les dirigeants de deux associations stéphanoises ont été entendus par le tribunal, au quatrième jour du procès de l’affaire de la sextape. Chacune a touché 20 000 euros de subvention de la mairie, avant de les reverser à un des organisateurs du kompromat.
Entre les journalistes, la victime, les prévenus et leurs entourages, des associations, mais aussi de nombreux habitants de Saint-Étienne, suivent les audiences du procès de l’édile, qui se tient à Lyon. « On a besoin d’en comprendre un peu plus », résume une citoyenne.
Confronté à des captations clandestines dans son bureau, l’élu stéphanois n’a pas eu d’autre possibilité que de reconnaître devant le tribunal avoir « menacé » son premier adjoint Gilles Artigues avec la sextape filmée à son insu.
L’ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri s’est présenté comme celui qui était en première ligne du chantage à la sextape. Tout en assurant que le maire Gaël Perdriau savait tout du piège tendu. Ce dernier a dénoncé des « mensonges ». Tout aurait été fait dans son dos.
L’ancien élu à l’éducation et le communicant derrière l’enregistrement d’une sextape contre le premier adjoint de la mairie de Saint-Étienne ont tous les deux assumé leur participation au complot. Dans des registres diamétralement opposés.
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Gaël Perdriau doit être jugé, à partir de lundi 22 septembre, pour sa participation à un chantage homophobe contre son premier adjoint, filmé à son insu dans une chambre d’hôtel. Sur le banc des prévenus, trois des anciens proches du maire de Saint-Étienne, qui l’ont accablé au cours de l’enquête judiciaire.
Le procès du chantage à la sextape à la mairie de Saint-Étienne révélé par Mediapart s’ouvre lundi à Lyon. Bien plus qu’un fait divers, cette affaire scabreuse révèle les méthodes indignes que certains peuvent employer pour tenter d’éliminer leurs adversaires politiques et garder le pouvoir à tout prix.
Mediapart révèle le contenu du document de synthèse de l’enquête judiciaire sur l’affaire du chantage à la sextape à la mairie de Saint-Étienne. Les magistrats y insistent sur la « particulière gravité » des faits mis au jour.
Les juges d’instruction saisis de l’affaire ont ordonné un procès contre le maire de Saint-Étienne, soupçonné d’avoir piégé son adjoint avec une sextape. Avec trois de ses complices présumés, il sera jugé pour chantage, détournement de fonds publics et association de malfaiteurs.
Après deux ans et demi d’enquête, le parquet de Lyon a demandé la tenue d’un procès contre Gaël Perdriau dans l’affaire du chantage à la sextape à la mairie de Saint-Étienne. L’implication de l’élu dans l’organisation de ce piège est « évidente », d’après l’accusation.
L’affaire porte sur des soupçons de chantage exercé contre l’ancien premier adjoint Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, filmé dans une chambre d’un hôtel parisien en janvier 2015, en train de se faire masser par un escort-boy. Une affaire révélée par Mediapart.
Les dernières confrontations devant les juges ont révélé l’isolement de l’élu face à la version des autres protagonistes de l’affaire du chantage à la sextape. Mais ses avocats multiplient les demandes procédurales, éloignant la perspective d’un jugement avant les prochaines municipales.
Devant les juges d’instruction, l’ancien adjoint Samy Kéfi-Jérôme, qui avait caché une caméra pour piéger un de ses collègues dans une chambre d’hôtel, a présenté Gaël Perdriau comme l’un des « commanditaires » de l’opération. Le maire est lâché de toutes parts, tandis que se profile la fin des investigations.