L’affaire Oudéa-Castéra donne à voir un privé qui, perfusé d’argent public, pratique une ségrégation sociale systémique pour garantir l’entre-soi des élites. Jusqu’à affaiblir l’école républicaine.
Depuis trois ans, le pouvoir exhibe son volontarisme face au « séparatisme », au nom des principes républicains, de la laïcité et de l’égalité femmes-hommes. Celui qui est à l’œuvre à Stanislas, documenté par une inspection de l’État, n’a pourtant suscité aucune condamnation publique.
Le directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, engagé contre la décision du préfet de mettre un terme au contrat d’association entre le lycée privé musulman Averroès et l’État, décrypte pour notre partenaire Mediacités le « deux poids deux mesures » entre les deux établissements.
Non-respect de Parcoursup, choix de la non-mixité pour ses enfants : par la voix de Prisca Thevenot, le gouvernement confirme les informations de Mediapart concernant Amélie Oudéa-Castéra. Sans lui dénier pour le moment sa crédibilité en tant que ministre de l’éducation.
Alors que des classes mixtes garçons-filles existent à Stanislas, Amélie Oudéa-Castéra a fait le choix, pour ses enfants, de la non-mixité, d’après nos informations. Une décision qui interroge car la ministre est chargée de lutter contre les stéréotypes de genre à l’école.
Le directeur de l’établissement privé catholique tente de répliquer à nos révélations sur le « contournement » de Parcoursup dont a bénéficié le fils aîné d’Amélie Oudéa-Castéra. Il affirme que le rapport d’inspection publié par Mediapart le dédouanerait. Une série de contre-vérités.
Critiques de l’école publique, mensonges, soutien à un établissement mis en cause pour discriminations : tout juste nommée, la nouvelle ministre de l’éducation nationale a dix boulets à chaque pied. La question de son maintien se pose déjà, jusque dans les rangs macronistes. Récit.
Le ministère de l’enseignement supérieur vient de rappeler à l’ordre le lycée Stanislas, dans un courrier que Mediapart s’est procuré, évoquant « un contournement » de Parcoursup. Selon des documents que nous avons consultés, le fils aîné de la ministre de l’éducation nationale, admis en prépa dans cet établissement l’an dernier, a bénéficié de ce système « maison » qui contrevient au principe d’égalité des chances.
Emmanuel Macron tient mardi soir une conférence de presse à l’Élysée mais le pouvoir ne se dépêtre pas de l’affaire Oudéa-Castéra, du nom de cette ministre de l’éducation qui a menti sur les raisons de la scolarisation de ses enfants dans cet établissement aux enseignements sexistes et homophobes.
Après la publication du rapport sur l’établissement privé, la ville de Paris a décidé de suspendre ses financements et de nombreux élus et syndicats montent au créneau. La région Île-de-France, elle, précise à Mediapart attendre encore des « conclusions » avant de réagir.
Interrogée ce mercredi, la ministre de l’éducation minimise les accusations visant l’établissement de ses enfants et affirme qu’un seul cas d’homophobie est relevé dans le rapport d’inspection. Mediapart publie de nouveaux documents qui prouvent le contraire.
Depuis août, le ministère de l’éducation refuse de rendre publique l’enquête administrative visant l’établissement privé catholique où sont scolarisés les enfants de la ministre. Discours homophobes, sexisme, humiliations… : le rapport demande à Stanislas de se mettre en conformité avec la loi.
Corapporteur d’une mission parlementaire sur le financement de l’école privée, le député Paul Vannier (LFI) dénonce l’« opacité » de certaines subventions, de même que l’indigence des contrôles opérés par l’État. En pleine affaire Oudéa-Castéra, il insiste sur l’urgence de revoir le système de financement de fond en comble.
Devant les députés, la ministre de l’éducation a continué de patauger, invoquant désormais « un problème d’organisation » pour justifier la scolarisation de ses enfants à Stanislas. En face, la gauche s’organise pour pousser la question politique du financement public des établissements privés.
La ministre de l’éducation, Amélie Oudéa-Castéra, a visité l’école Littré mardi 16 janvier, alimentant une séquence à haut risque pour le gouvernement. Les raisons de son choix controversé de la très catholique école Stanislas pour ses enfants sont battues en brèche une à une par les acteurs de l’époque.
Après avoir prétexté avoir retiré son fils du public à cause d’un « paquet d’heures d’absences non remplacées », la ministre de l’éducation nationale a dû reconnaître qu’il n’y avait passé que six mois en maternelle. Les appels à la démission se multiplient.