En Tunisie, « les médias sont toujours des médias d’État »
Le monde entier fêtait ce jeudi la journée mondiale pour la liberté de la presse. Mais en Tunisie, plus d'une année après le départ de Ben Ali, l’ensemble du système médiatique demeure sous la coupe de responsables et de journalistes en poste du temps de l'ancien président. Entretien avec Riadh Ferjani, sociologue des médias, qui enseigne à l’université Manouba, à Tunis.
LaLa Tunisie post-révolution fête à sa manière la journée internationale pour la liberté de la presse: jugé pour «atteinte au sacré» après la diffusion l'an dernier du film franco-iranien Persepolis, le directeur de la chaîne Nessma, Nabil Karoui, a été condamné ce jeudi par un tribunal tunisien au paiement d'une amende de 2 400 dinars (1 200 euros environ) « pour la diffusion au public d'un film troublant l'ordre public et portant atteinte aux bonnes mœurs », selon le jugement annoncé au tribunal de première instance de Tunis. La diffusion de ce film, à quinze jours des élections du 23 octobre 2011, avait paradoxalement favorisé la victoire d'Ennahda, selon les analystes.