David Harvey: «La croissance sert toujours les intérêts des plus riches»
La crise économique actuelle consacre un tournant géopolitique: les grands pays industrialisés peinent alors que les grands émergents de l'ancien tiers-monde connaissent des taux de croissance insolents. Pour David Harvey, géographe et théoricien marxiste, cette nouvelle cartographie des flux de capitaux est source d'instabilités politiques et sociales.
ParadoxeParadoxe de l'actuelle crise économique: malgré la mondialisation, elle n'est pas vraiment globale. Violente dans les pays industrialisés où le chômage progresse, elle effleure les grands pays émergents de l'ancien tiers-monde, qui connaissent d'insolents taux de croissance. Pour le géographe David Harvey, c'est un tournant géopolitique: désormais les richesses migrent de l'Ouest vers l'Est. Cette nouvelle cartographie des flux de capitaux est source d'instabilités politiques et sociales. Mais elle ne modifie en rien la nature profondément inégalitaire de la croissance, qui sert toujours, selon lui, les intérêts des plus riches. Il prône à l'inverse l'instauration de véritables politiques de développement qui profitent au plus grand nombre.