International Analyse

Immigration: Hortefeux à la manœuvre dans une Europe sous contrôle

L'adoption par les Vingt-Sept du pacte sur l'immigration et l'asile est considérée comme un succès par la présidence française. À l'heure des bilans, retour sur la manière dont Paris a imposé un texte à tonalité sécuritaire. De fait, partout en Europe, les législations se durcissent. En Italie, sur fond de tensions racistes, un délit d'immigration illégale a été créé. Le gouvernement britannique espère réduire les «flux» d'immigration grâce à un nouveau système à points. En Espagne, les socialistes allongent la durée de rétention des sans-papiers. En Allemagne, les autorités refusent d'ouvrir le marché du travail aux citoyens européens des pays de l'Est.

Carine Fouteau

Sur les questions migratoires, les pays de l'Union européenne (UE) sont au diapason. Cela n'a pas toujours été le cas, mais cette convergence en ce début de XXIe siècle permet à la présidence française d'engranger un de ses succès lors de son mandat qui arrive à échéance le 31 décembre 2008. De manière symptomatique, c'est sur un texte à tonalité sécuritaire que Nicolas Sarkozy est parvenu à mettre d'accord les Vingt-Sept. Proposé par Brice Hortefeux, le pacte européen sur l'immigration traduit les trois tendances à l'œuvre dans la plupart des politiques nationales: le renforcement des dispositifs de contrôle (interpellations, placements en centres de rétention, reconduites à la frontière), la sélection des étrangers considérés comme utiles sur le marché du travail et la volonté d'impliquer les pays de départ via des accords bilatéraux mixant co-développement et réadmission des sans-papiers. Son adoption, le 16 octobre, vaut au ministre de l'immigration et de l'identité nationale «un bon 9 sur 10» délivré, comme à l'école, par l'institut d'études européennes Thomas More.

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