Au départ, il y a la bienveillance d'un contact au Likoud, auquel j'avais demandé de me trouver une famille dans une colonie «tranquille», pas un avant-poste «d'illuminés», comme on appelle souvent en Israël les colons qui vont s'établir en Cisjordanie dans des taudis sans eau ni électricité, sans tenir aucun compte ni des lois israéliennes, et encore moins des Palestiniens.
Sept ou huit contacts plus tard, je tombe sur Asher Benkemoun, qui n'y va pas par quatre chemins : «Vous êtes un journaliste, français qui plus est, vous n'arriverez pas à rentrer dans une implantation sans fixeur.» Il me propose donc ses services pour me faire rencontrer les bonnes personnes et assurer ma sécurité... 500 euros par jour, une «expérience» trop coûteuse pour Mediapart. «Rencontrons-nous plutôt, lui glissais-je, vous pourrez ainsi faire entendre votre message.» Après maints coups de fil, mails, histoires marseillaises, nous nous sommes rencontrés au café Hillel, au cœur de Jérusalem ouest, pour un entretien d'une heure et trente minutes, sans séance photo toutefois.
Joint par téléphone, Lynda Asmani a confirmé avoir visité la Cisjordanie avec Asher Benkemoun, qui l'a notamment emmenée, «en voiture blindée», dans la colonie de Eli. Et le message d'Asher est apparemment passé : «C'est formidable ce qu'ils font là-bas, ils œuvrent vraiment pour la paix. Et tout ce qu'ils construisent! Ils prennent vraiment bien soin de la terre. Car vous savez, il n'y avait rien là-bas avant! Il faut vraiment se rendre sur place pour comprendre ce qu'il s'y passe...»