SouvenirSouvenir d'une conversation à Dakar avec la sœur d'une amie dans ce pays : « L'Algérie n'a pas une diplomatie conviviale. » Étrange mot : il résume tout. Cette sorte de froideur, de morbidité, de terne de notre couleur « internationale ». Comme une sorte de Corée du Nord en mode discret. L'image internationale algérienne est restée figée dans la posture des premières années de la décolonisation : rigide, sobre, peu sympathique, stalinienne en mode mineur, méfiante, inquiète. Car les pays ont aussi des images et les nourrissent ou s'y enfoncent. La nôtre est connue : pas d'images ou images vieilles d'autrefois. En gros, ce « manque de convivialité » touche à tout : nos entreprises publiques quand elles ont affaire à l'international, notre compagnie aérienne, nos chancelleries, nos représentations culturelles, nos diplomates. À peine ce sourire « cultivé » qui fait le charme des diplomates quand ils ont l'habitude de lire ou de philosopher et de mener de hautes discussions. Pas de charme, de classe, de papillons ou d'élégance : une grosse machine qui regarde le monde entier comme s'il s'agissait d'un ennemi qui veut nous rouler ou nous voler. Une sorte de KGB version B.