Les forces aériennes seules ne suffiront pas à repousser Kadhafi
À l'issue de la réunion de Paris, les alliés occidentaux et arabes ont exigé que les forces loyalistes libyennes se retirent des villes qu'elles ont reconquises. Mais pour cela, il faut surtout espérer que le régime flanche et se délite.
AlorsAlors que les opérations aériennes sous mandat de l'ONU ont démarré au-dessus de la Libye dès samedi après-midi, leur objectif militaire demeure relativement incertain. En effet, sitôt après le passage de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, dans la nuit de jeudi à vendredi, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'est empressé d'envoyer ses forces attaquer et pilonner plusieurs villes encore aux mains des rebelles (Benghazi, Misrata et Zentan), en dépit d'un cessez-le-feu qu'il n'avait proclamé que pour la forme. Cette offensive express a permis aux troupes loyalistes d'arriver jusqu'à la périphérie de la « capitale insurgée » Benghazi, pendant que ses citoyens étaient bombardés par de l'artillerie lourde. Au final, il semble que l'armée de Kadhafi n'est pas parvenue à prendre le contrôle de la ville, mais cette attaque montre à la fois la détermination du « chien fou du désert » à reprendre le contrôle de son pays au plus vite – c'est-à-dire avant que l'aviation des alliés occidentaux et arabes ne donne sa pleine mesure, dans les jours qui viennent – et la manière dont il entend abattre ses dernières cartes pour tenter de se jouer de la résolution onusienne.