Soudan : les Occidentaux préfèrent la dictature d'el-Béchir à l'incertitude
Il a beau être sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes de masse, l’autocrate entame un nouveau mandat de président. Sa capacité à être présent dans tous les dossiers diplomatiques chauds a eu raison des derniers scrupules des Occidentaux, notamment des Français.
RaresRares ont été les médias francophones à dénoncer la fermeture, fin mai 2015, de neuf quotidiens soudanais. Ce genre d’actes de censure, qui feraient grand bruit s'ils se déroulaient dans n’importe quel pays d’Afrique francophone, ne rencontre aucun écho. En Libye voisine, le chaos et l’incertitude mobilisent la communauté internationale qui a peur du vide. Au Soudan, la dictature a pris la place du vide, et c’est très bien comme ça. Au moment des élections présidentielles, fin avril, le pays a presque réussi à faire parler de lui. Tous les ingrédients étaient là pour que la communauté internationale s’en mêle : presse bâillonnée, opposants sous pression et zones de conflits ouverts. Pourtant, dans le désintérêt général, Omar el-Béchir a été réélu à la tête du Soudan avec 94 % des suffrages.