Nous avons contacté Konstantin Malofeev, via son service de presse, lundi 9 novembre, expliquant que nous souhaitions le plus rapidement possible une réaction. Le lendemain, dans la soirée, nous recevions cette réponse : «Votre demande de commentaires, adressée juste avant la sortie d'un article, peut être interprétée comme une volonté délibérée de ne pas donner au service de presse la possibilité de préparer des réponses réfléchies et détaillées. » Nous avons à nouveau encouragé M. Malofeev à réagir, expliquant que l'article n'avait pas été publié. Il nous a fait parvenir cette réponse : «Nous avons déjà décidé de ne pas vous donner de commentaires. Il n'était pas nécessaire de retarder la parution à cause de nous », proposant, si nous le souhaitions, que son responsable des relations publiques réagisse après la publication de l'article.
Le 13 novembre, Konstantin Malofeev s'est dit prêt à nous recevoir (Agathe Duparc, Marine Turchi et François Bonnet) à Moscou pour un « entretien privé », pourvu que nous soyons intéressés par « des informations objectives le concernant lui et ses affaires ». Nous avons donné notre accord le jour même. En réponse, son attachée de presse nous a précisé ses conditions. « En vous invitant vous et vos collègues à Moscou, Konstantin avait à l'esprit non pas tant de parler de l'enquête qui vous intéresse que de réaliser une interview portrait dans laquelle différents thèmes pourraient être mis en lumière. » Elle nous invitait à renvoyer des questions...
Depuis la mi-septembre, Mediapart a adressé à trois reprises une liste de questions détaillées à Konstantin Malofeev concernant ses liens avec le Front national. Il n'a jamais donné suite, reconnaissant juste dans un courriel lapidaire avoir rencontré Jean-Marie Le Pen, mais niant être derrière le prêt de deux millions d'euros accordé à Cotelec par une opaque société chypriote, la Vernonsia Holdings LTD.