Selon le quotidien japonais Mainichi, un projet d’enquête sanitaire par internet à Fukushima a été abandonné par suite de l’opposition de la préfecture. Le projet, proposé par le Nirs (National Institute of radiological sciences), institut japonais spécialisé dans la radioprotection, avait été élaboré en avril 2011. Il avait pour objectif d’évaluer les doses de radiations auxquelles avaient été exposé les habitants de la région de Fukushima à la suite de l’accident nucléaire. Le projet du Nirs était de mener une enquête sur 100 000 personnes, en se servant d’internet pour recueillir leurs témoignages sur leurs activités au moment de l’accident, pendant que leur mémoire était encore fraîche. Le Nirs avait mis au point un site web sur lequel les habitants auraient pu indiquer leurs déplacements au moment de l’accident et pendant la période suivante – autrement dit au moment où les émissions de radioactivité ont été le plus élevées. Le site était équipé d’un programme qui permettait de calculer une estimation de la dose reçue par un individu à partir de ses réponses. D’après le Mainichi, la préfecture de Fukushima se serait opposée à ce projet. Le journal indique avoir obtenu le compte rendu d’une réunion à huis clos du comité sanitaire de la préfecture de Fukushima, le 13 mai 2011, au cours de laquelle le projet du Nirs a été évoqué. Le Nirs a déclaré au Mainichi qu’il avait été contraint par la préfecture de renoncer à son système d’enquête par internet, les autorités craignant que cette démarche ne suscite trop d’inquiétude chez les habitants. Un représentant de la préfecture a répondu au Mainichi qu’il avait seulement émis des réserves… Quoi qu’il en soit, le système d’interrogatoire par internet n’a jamais été mis en place. Les autorités se sont contentées d’envoyer des questionnaires sur papier, en juin 2011. Seuls 22,6 % des destinataires de ces questionnaires ont répondu, alors que le système par internet aurait sans doute donné un meilleur taux de réponses. Les autorités n’ont pas non plus mené d’enquête sur le terrain pour estimer le degré d’exposition des habitants. La crainte d’affoler les populations a fait obstacle au recueil d’informations sur les doses reçues par les riverains de la centrale de Fukushima. Ces informations ne peuvent plus être recueillies directement, et le suivi actuel des populations semble insuffisant pour permettre d’évaluer toutes les conséquences santitaires de l’accident (voir notre article ici).
International Dépêche
Fukushima : la préfecture a bloqué un projet d’enquête santé par internet
Un projet d’enquête par internet sur l'exposition aux radiations des habitants de la région de Fukushimaa été abandonné par suite de l'opposition des autorités.
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