Crise des réfugiés: isolée, Merkel doit régler au plus vite la question turque
Pressée par le temps, l’absence de soutien européen et une opposition intérieure croissante, la chancelière courtise le premier ministre turc sans trop de discernement. Elle a un mois pour trouver un plan B et calmer ceux qui, dans son propre camp, commencent à rêver tout haut de régicide.
BerlinBerlin, de notre correspondant.- Une voix monocorde et des traits figés avec, de temps en temps, un fugace sourire diplomatique. En se présentant devant la presse aux côtés du premier ministre turc Ahmet Davutoglu, vendredi après-midi à Berlin, Angela Merkel avait sa tête maussade des jours de « realpolitik ». Il est vrai que la chancelière allemande n’a jamais été une grande amie d’Ankara. Elle a toujours détesté les conseils nationalistes prodigués par le président turc Erdogan aux Turcs d’Allemagne et n’a jamais voulu proposer à la Turquie beaucoup plus qu’un partenariat privilégié avec l’Europe. Mais ce temps est révolu. Isolée dans sa recherche d’une solution européenne à la crise des réfugiés, la chancelière allemande a urgemment besoin de l’aide turque. Et ce, semble-t-il, quel qu’en soit le prix.