En sélectionnant comme colistier Joseph Biden, sénateur de 65 ans, le candidat démocrate à la Maison Blanche a décidé de privilégier l'expérience à la nouveauté. Barack Obama comble les lacunes de son CV avec cet expert en politique étrangère, mais il ternit l'image d'audace et de renouveau qui l'a porté jusqu'ici.
IlIl existe deux théories pour la sélection d'un vice-président dans une campagne électorale américaine. La première, la plus fréquente, est celle de la complémentarité. Le candidat à la Maison Blanche choisit comme running mate quelqu'un qui va compenser ses faiblesses et l'aider à remporter des voix qui ne lui sont pas acquises. Ainsi, en 2000, George W. Bush, gouverneur du Texas inexpérimenté, s'adjoint les services d'un vieux routier comme Dick Cheney ; en 1980, Ronald Reagan, un ultra-conservateur, se flanque de Bush senior, archétype de la droite modérée ; ou encore, en 1960, John Kennedy, patricien de la Nouvelle-Angleterre, tend la main à son rival texan Lyndon Johnson pour conquérir l'électorat du sud du pays.