International Entretien

L'ivoirien Venance Konan: «Je ne vois pas d'autre solution que la force»

173 personnes ont été tuées en Côte d'Ivoire du 16 au 21 décembre, et 471 autres arrêtées, selon un bilan des Nations unies. Paris et Berlin ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays. Dans un entretien à Mediapart, l'écrivain Venance Konan, soutien du président Alassane Ouattara, plaide pour le recours à la force.

Ludovic Lamant

173 personnes ont été tuées en Côte d'Ivoire en cinq jours, et 471 autres arrêtées, selon un bilan rendu public par les Nations unies jeudi 23 décembre. Quelque 90 cas de torture ont également été recensés, ainsi que 24 disparitions forcées. Ce comptage, dévoilé en ouverture d'une session du Conseil des droits de l'Homme à Genève, se limite aux cinq journées d'affrontements, du 16 au 21 décembre, qui ont ensanglanté Abidjan.
Mercredi, le premier ministre du président Alassane Ouattara, Guillaume Soro, a exhorté la communauté internationale à recourir à la force, puisque «la pression internationale et les sanctions (...) n'ont pas produit d'effets». Ce jeudi, le même Soro demande l'envoi à Abidjan d'une mission de la Cour pénale internationale (CPI, dont la Côte d'Ivoire n'est pas membre), dans un entretien à plusieurs journaux étrangers dont Libération.
Plus de trois semaines après le second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre, la Côte d'Ivoire est plus que jamais dans l'impasse. A la veille d'une réunion extraordinaire de la Cédéao (communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) consacrée à la crise ivoirienne, à Abuja au Nigeria, des discussions sont en cours, au sein de la communauté internationale, sur un éventuel renforcement des effectifs des troupes de l'Onu dans le le pays.
Le président sortant Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir, continue de réclamer le départ des 10.000 casques bleus présents sur le territoire, et des 950 soldats français en poste dans le cadre de l'opération Licorne. Les Nations unies ont décidé, lundi, de prolonger de six mois le mandat de sa force en Côte d'Ivoire, après le 31 décembre. Paris, Berlin et Stockholm ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays.

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