Peu avant le sommet de Copenhague, Jose Luis Rodriguez Zapatero s'est mis les écologistes à dos en acceptant de reconduire, pour 2010, près d'un milliard d'euros d'aide aux mines de charbon. Une décision d'autant plus étonnante que l'Espagne est à la pointe de l'Europe en matière d'énergies renouvelables. Enquête sur une «schizophrénie énergétique» de plus en plus contestée.
LesLes nuages matinaux s'accrochent à la crête de la montagne et se mêlent à la fumée des explosions de roches. Sur les versants, des camions sillonnent en de bruyants allers-retours les parois noires du site, aménagées en terrasses. En contrebas, un puits creuse sans relâche à plus de 900 mètres sous terre, en quête de charbon. Posée à quelque 1500 mètres d'altitude, Santa Lucia del Gordon, la plus grande mine de Castille-et-León, dans le nord-ouest de l'Espagne, tourne à plein régime. Comme si de rien n'était. Mais les 700 mineurs en poste, qui extraient plus d'un million de tonnes de houille chaque année, savent leur situation sinistrée.