« La justice nous prend de haut, alors on prend de la hauteur pour être à son niveau », expliquait Michaël, juché sur le pylône du rond-point de Saint-Brieuc, début juillet, où se sont succédé une dizaine de pères pendant plus d’un mois. Leurs tentes, démontées par la police et remontées par leurs soins, ont servi de bureau et de lieu de repos. Ceux qui « souffrent d’être privés de leurs enfants cet été » ont menacé de rester perchés durant la période des grandes vacances. Déplorant le silence de « Mme Taubira », Éric avait renchéri : « S’il faut rester trois mois sur le rond-point, on a la logistique pour tenir. L’été sera très très chaud, les papas en ont plus que marre. Moi je ne suis pas un terroriste, mais il y en a qui menacent de faire péter les tribunaux ! » Après 34 jours de roulement, les pères de Saint-Brieuc ont achevé leur action le 24 juillet, mais d'autres pères ont pris le relais en haut de cathédrales à Évreux la semaine dernière, et plus récemment, à Quimper, ce matin. Grimper sur une grue (en février), dans une cathédrale (déjà, à Orléans, en mai), sur un échafaudage de cheminée (à Grenoble, début juillet), ou sur un Mont-Saint-Michel en pleins travaux pour le passage du Tour de France (mi-juillet) : un nouveau mode non conventionnel de participation politique ? Serge Charnay, monté sur une grue en février et reçu quatre jours plus tard par la garde des Sceaux, en est devenu le symbole vivant. Et depuis, les coups d’éclat de ces pères qui réclament la garde alternée prolifèrent.
Les « pères grues », adeptes des actions coup de poing... et du masculinisme ?
La semaine dernière à Évreux, ce matin à Quimper. Des pères montent sur les grues, et maintenant tout en haut des cathédrales, pour revendiquer leur droit à la garde partagée. Un mode d’expression récent en France, mais déjà répandu à l’étranger, qui témoigne d’une radicalisation idéologique de groupuscules hétéroclites.
7 août 2013 à 18h13