International

Dette: comment font les Européens?

Le budget français pour l'année 2010 est présenté mercredi. La France est loin d'être la seule à voir ses finances s'effondrer. La Grande-Bretagne, l'Italie et la Grèce connaissent des situations préoccupantes. Les exécutifs en Europe testent, chacun dans leur coin, des solutions: l'Espagne socialiste augmente les impôts; les Britanniques promettent une réduction drastique des dépenses publiques. Mediapart fait le tour d'Europe des pays les plus touchés.

Ludovic Lamant et Vincent Truffy

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L'hebdomadaire britannique The Economist a eu l'idée légèrement perverse de mettre à jour une carte de la planète mesurant au jour le jour la dette publique mondiale. Le compteur à 14 chiffres totalisait, mardi 28 septembre dans l'après-midi, quelque 35 166 milliards de dollars. Plans de relance, mécanismes de protection sociale très sollicités en ces temps d'explosion du chômage, dispositifs incitatifs plus discrets mais très coûteux (comme en France, la prime à la casse automobile) : la crise alourdit les dettes des pays du monde entier, et d'Europe en particulier. La Commission européenne table pour la fin de l'année sur des déficits publics cumulés de l'ordre de 5,3% du Produit intérieur brut (PIB), et anticipe une dette publique à 78% du PIB européen. Du jamais vu en temps de paix, selon les experts. Qui se soucie encore de l'orthodoxie des critères de Maastricht (pas plus de 3% pour les déficits et de 60% pour la dette) ?
D'après les calculs de Barclays Capital, relayés par Le Monde, la note totale des intérêts de la dette, pour la seule zone euro, devrait s'établir à 275 milliards d'euros par an. Soit deux fois plus que la somme totale des plans de relance. Un volume qui devrait encore croître, lorsque la Banque centrale européenne décidera de remonter ses taux, actuellement à des niveaux historiquement bas... La tendance devrait donc continuer de s'assombrir dans les mois à venir. A Pittsburgh la semaine dernière, les Européens se sont d'ailleurs entendus, avec les autres membres du G-20, pour des «sorties de crise» coordonnées et prudentes. Traduction : il faut à tout prix maintenir les efforts de relance à court terme, soutenir le retour encore fragile de la croissance, et tant pis pour les équilibres budgétaires.
La France, dont le déficit public devrait ressortir à– 6,7% du PIB à la fin de l'année, et la dette égaler 80% du même PIB, n'est donc pas la seule, loin de là, à avoir les finances dans le rouge. Que font ses voisins ? Tour d'Europe des pays parmi les plus touchés, et premier inventaire des solutions en débat dans le cadre de la préparation des budgets 2010.

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