Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), fondé par un certain Pablo Iglesias en 1879, traverse ces jours-ci sa crise la plus grave depuis la fin du franquisme dans les années 1970. À tel point que la question de sa survie est posée, au pire des moments, alors que l’Espagne se débat depuis dix mois pour tenter de former un gouvernement. Est-il encore possible de « sauver le PSOE », pour reprendre les mots d’un éditorial particulièrement violent d’El País jeudi, qui exige la démission du leader socialiste Pedro Sánchez ? Ou la « guerre des roses » va-t-elle aboutir à une implosion du parti social-démocrate, menacé de « pasokisation », c’est-à-dire d’insignifiance électorale (référence à l’effondrement du PASOK, le parti socialiste grec) ?
« Nous parlons de la crise la plus grave depuis la fin de la guerre civile [en 1939 – ndlr] au sein du parti le plus important du dernier quart de siècle en Espagne », écrivait jeudi sur son blog un autre Pablo Iglesias, le chef de Podemos, qui n’est pas pour rien dans l’implosion en cours du PSOE. « Qui pensait qu’il était possible de revenir à la normalité politique, sans que le PSOE se décide pour de bon, entre le PP [droite, au pouvoir à Madrid] ou nous ? », insiste l’universitaire madrilène. Le PSOE fut avec son grand rival, le Parti populaire (PP), l’un des deux piliers de la démocratie espagnole issue de la Transition post-franquiste (1975-1982), les deux formations ayant gouverné en alternance depuis trente ans. Mais leur hégémonie est, depuis 2014, contestée dans les urnes.
A Madrid, le socialiste Sánchez tente une prise à la Corbyn
Le PS espagnol est au bord de l’implosion, divisé sur la stratégie à adopter face à un éventuel gouvernement minoritaire de Mariano Rajoy. Le dirigeant socialiste Pedro Sánchez, plus fragilisé que jamais, en appelle au vote des militants pour retrouver de l’air. Le scénario de nouvelles législatives en décembre se renforce.
30 septembre 2016 à 08h42