Jusqu'au 31 décembre, une exposition à l'Hôtel national des Invalides à Paris (avec dans son sillage un catalogue plus un colloque organisé du 5 au 7 novembre), montre comment la destruction d'une partie de Berlin-Est a créé une sorte d'Atlantide. Absente de la topographie mais présente dans les mémoires, la ville, communiste après avoir été nazie, ne se résout pas à être simplement et uniquement soluble dans la démocratie. De quoi découvrir comment certains cauchemars nous laissent forcément rêveurs...
ÉvoquerÉvoquer Berlin et feu la RDA aux Invalides va de soi, tant ce lieu parisien s’avère marqué par la séparation. Louis XIV y reçut, le 28 août 1706, de l’architecte Jules Hardouin-Mansart, les clefs du Dôme. Le rêve de discrimination du souverain se réalisait. Le roi pouvait assister à une messe avec les militaires, cantonnés dans la nef – l’église Saint-Louis, dite des soldats –, tandis que sa majesté trônait en un espace contigu mais différencié, le chœur, nanti de sa propre entrée: le Dôme, donc, occupé désormais par le tombeau de Napoléon. L’effigie en bronze de l’Empereur surveille de haut la cour des Invalides, bordée depuis peu par un autre père de la nation: Charles de Gaulle, magnifié dans son «historial».