Dans cette ville de la Ruhr, la domination du SPD s’appuyait sur le tissu industriel local, assurant de bons revenus et des avantages sociaux. Plombé par le bilan des années Scholz, le parti doit trouver de nouveaux moyens de conserver son fief, sur fond de montée de l’extrême droite.
Le chef de la CDU a rompu à deux reprises sa promesse de ne jamais collaborer avec le parti AfD. Mais l’échec de son projet de loi sur l’immigration, rejeté vendredi par une partie de son propre camp, fait douter de ses compétences et compromet la formation d’une coalition après les élections du 23 février.
À Schwedt, la ville de la grande raffinerie PCK à la frontière polonaise, la nostalgie du pétrole russe nourrit l’Alliance Sahra Wagenknecht, du nom de l’ancienne figure de la gauche allemande. Mais pour entrer au Parlement, le « parti pour la paix » devra aussi convaincre à l’ouest.
Rues désertes et affiches qui collent mal à cause du froid : la campagne électorale allemande tourne à petit régime, dans l’ombre de l’investiture de Donald Trump. À Wolfsburg, berceau de Volkswagen et fief social-démocrate, le chancelier Scholz, lesté d’un bilan difficile, espère convaincre.
La leader du parti d’extrême droite, Alice Weidel, a déroulé ce week-end les propositions radicales de son « plan d’avenir » en vue des élections fédérales du 23 février, qui prévoit notamment la « remigration » massive de personnes étrangères ou d’origine étrangère.
Le candidat de la droite allemande est désormais favori pour devenir chancelier fédéral, après vingt-cinq ans de défaites politiques. Opposant historique à Angela Merkel, il mène une campagne à droite et prône une financiarisation accrue du pays.
Le milliardaire états-unien a publié une tribune dans l’hebdomadaire « Welt am Sonntag » pour soutenir ouvertement l’AfD. Une ingérence dénoncée par la classe politique allemande qui met au jour la stratégie de la future administration Trump vis-à-vis de ses « alliés ».
Le milliardaire, qui aura la charge de l’« efficacité gouvernementale » dans la prochaine administration Trump, apporte son soutient à l’AfD sur les réseaux dans la campagne des législatives. Au même moment, Nigel Farage compte sur Musk pour « disrupter » la politique britannique en 2025.
À la suite de l’éclatement de la coalition au pouvoir, le social-démocrate Olaf Scholz avait sollicité un vote de confiance des députés, qu’il était assuré de perdre. Ce qui est advenu lundi. Le Bundestag va être dissous, déclenchant une campagne législative express et imprévisible.
La coalition gouvernementale avec les libéraux du FDP était devenue intenable aux yeux de ses deux autres partenaires. Les militants veulent croire à leurs chances de conserver le pouvoir, même si l’avenir électoral est incertain et l’autocritique remise à plus tard.
La coalition au pouvoir depuis 2021 et regroupant SPD, Verts et libéraux a éclaté avec le limogeage du chef libéral, Christian Lindner. De nouvelles élections sont possibles au printemps. La crise économique rattrape un système politique allemand de plus en plus instable.
La catastrophe que vivent actuellement Volkswagen et ses salariés est aussi l’échec de la « codétermination » qui constitue le cœur du compromis entre capital et travail en Allemagne. Les contre-pouvoirs n’ont pas joué et c’est une leçon pour la gauche occidentale.
Mercredi 30 octobre, la direction du constructeur allemand a demandé une réduction de 10 % et un gel des salaires. Des fermetures d’usines et des licenciements massifs sont toujours sur la table.