Durant cette campagne électorale, nous déployons plusieurs séries de reportages, afin de rendre compte au mieux de la façon dont le débat politique est jugé par les citoyens que nous rencontrons, ceux qui votent et ceux qui ne votent pas ou plus.
Au nom de valeurs de gauche, Aurélien et Françoise et les autres se sont mobilisés l’an dernier contre le passe sanitaire. Mediapart leur redonne la parole avant le second tour de la présidentielle. Premier constat : l’exécration de Macron fait désormais souvent jeu égal avec le rejet de l’extrême droite.
À Creil, ville populaire de l’Oise où Jean-Luc Mélenchon a triomphé au premier tour, le second paraît moins alléchant. Les habitants attendent que leur vie quotidienne s’améliore mais ne croient pas que les politiques les y aident. Et le bulletin Macron ne sera pas un vote de conviction. Loin de là.
Perpignan, ville de plus de 120 000 habitants, est la plus grande ville passée sous le giron du Rassemblement national, lors des municipales de 2020. Localement, une poignée de retraités tiennent à bout de bras associations et collectifs militants mais ne réussissent pas à faire face à Louis Aliot, artisan de la dédiabolisation du parti.
Fief de gauche aux municipales, la sixième ville de l’Hérault a placé Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle, comme en 2017. Chômage élevé, petits salaires et pression foncière nourrissent la colère dans cette ville désindustrialisée.
Dans la préfecture de la Somme, le candidat de La France insoumise est arrivé devant Emmanuel Macron au premier tour, au contraire de 2017. Dans cette ville marquée par la désindustrialisation, ses électeurs hésitent : feront-ils barrage à l’extrême droite avec un bulletin Macron ou préféreront-ils simplement ne pas y aller ? Reportage vidéo.
Dans le petit quartier toulousain des Izards, des mères ont mis en place et portent un programme d’aide aux devoirs pour leurs enfants. Racisme, trafic, homophobie, école : la campagne vue et racontée à hauteur d’ados.
Coincée entre la centrale nucléaire de Gravelines et un site d’ArcelorMittal, menacée par la montée des eaux, Grande-Synthe cherche à opérer sa transition sociale et écologique. Les habitants de cette ville populaire demeurent indécis face à une campagne présidentielle éloignée de leur réalité quotidienne : celle d’un territoire d’accueil, sans relance industrielle ni croissance.
En 2017, le centre social de ce quartier de Strasbourg avait mené une large opération de mobilisation des habitants des quartiers populaires de toute la France. Mais l’élan est retombé et l’abstention de masse de nouveau à craindre.
Aux IUT de Châteauroux et de Blois, les étudiants – une majorité écrasante d’hommes – s’inquiètent d’une filière scientifique cramponnée à un genre. Et du flou entourant l’avenir énergétique du pays, dont dépendront leurs emplois. Deuxième volet de notre série de reportages auprès de la jeunesse de la région Centre-Val de Loire.
À quelques jours du premier tour, l’enthousiasme de la campagne n’a pas gagné cette ville de l’Ouest guyanais, dont l’histoire charrie la rencontre des cultures, et où les enjeux d’identité et de vivre-ensemble se jouent d’abord sur le terrain de la proximité.
Autrefois puissant dans ces départements et territoires français, le chiraquisme ultramarin tenait à la fois de l’idéologie paternaliste du RPR et de la personnalité du président Jacques Chirac. Aujourd’hui, Valérie Pécresse s’en revendique. Tout comme l’extrême droite.
À la sortie de l’usine Renault Cléon, en Seine-Maritime, la campagne qui s’achève ne semble pas passionner les foules. Les salariés interrogés expriment leur désintérêt pour le scrutin, sur fond de menaces et d’inquiétude pour l’avenir de ce site industriel.
À la frontière avec la Belgique, à l’ombre des monts flandriens, les habitants de la petite ville agricole s’inquiètent du devenir de leurs productions et de leurs exploitations. Et semblent exprimer un vote refuge mais sans adhésion à Emmanuel Macron.
Sous les radars médiatiques, occupés par l’agitation bruyante des plus identitaires d'entre eux, de nombreux catholiques de France gardent un engagement au service des autres. Un prêtre, une élue, une philosophe et une responsable associative racontent leur action et leur vision du lien entre leur foi et la société.
Les citoyens réunionnais vivent avec l’islam une singularité laïque et apaisée, à mettre en rapport avec les discours de haine banalisés en France, particulièrement à l’occasion de cette campagne présidentielle. Cinquième volet de notre série.
Les deux candidats d’extrême droite se marquent depuis des mois sur le « vote catholique », ambitionnant de mettre la main sur les électeurs en déshérence de François Fillon. Avec des stratégies opposées.