Figure centrale de l’arnaque aux quotas carbone, le célèbre escroc a été renvoyé, vendredi 11 avril, devant la cour d’assises de Paris, pour y répondre de crimes de sang commis entre 2010 et 2014. Mediapart a eu accès au rapport final des juges d’instruction.
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Le parquet de Paris a requis le renvoi devant la cour d’assises de l’escroc Arnaud Mimran, un des principaux acteurs de la fraude historique aux quotas carbone, pour deux meurtres et un assassinat. Mediapart a pris connaissance de l’intégralité du rapport de synthèse.
1,7 milliard d'euros volés. Au moins quatre meurtres. Un Etat aveugle. Des politiques impliqués. Des soupçons sur la police. Le dossier de Mediapart sur le “casse du siècle”, la fraude aux quotas carbone.
Depuis une semaine, les antennes de Vincent Bolloré promeuvent largement l’alliance du Rassemblement national et d’Éric Ciotti, que le milliardaire breton a rencontré dès le lendemain des européennes. Plusieurs chroniqueurs et autres habitués des plateaux de CNews seront d’ailleurs candidats sous cette double bannière.
Entre les boutiques, les musées, les hôtels et les bureaux, le géant du luxe étend son emprise dans toute la capitale, notamment dans les secteurs les plus prestigieux. En tout 206 adresses, et des quartiers très largement occupés par le groupe.
La justice a demandé, vendredi 8 mars, le placement en détention pour 18 mois du célèbre escroc, protagoniste de l’affaire des quotas carbone, mais pour une précédente arnaque. L’intéressé annonce à Mediapart avoir pris la fuite. « Bah ouais, je défie la police », dit-il.
Selon des écoutes de la brigade criminelle, Arnaud Mimran, l’une des têtes pensantes de l’escroquerie aux quotas carbone, aujourd’hui accusé de plusieurs meurtres, a multiplié depuis sa cellule les projets de guet-apens et de vengeance. Auteur d’articles et d’un livre en 2018 sur l’affaire, le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi a été ciblé.
Définitivement condamné pour le « casse du siècle » (l’escroquerie aux quotas carbone) ainsi que pour l’enlèvement et la séquestration d’un financier, l'ancien golden boy Arnaud Mimran est aujourd'hui soupçonné d’avoir commandité trois homicides. Ce qu’il dément. Sa cellule, au centre pénitentiaire…
Samy Souied en 2010, Claude Dray en 2011, Albert Taïeb en 2014 : l’escroc de la mafia du CO2 Arnaud Mimran est aujourd’hui soupçonné par la justice d’être derrière ces trois homicides, ce qu’il dément. En prison, alors que sa cellule a été placée sur écoute, il multiplie les références funestes à tous ces crimes.
Des voyages, des montres de luxe, des espèces en pagaille et un million de dollars : l’« escroc du siècle », Arnaud Mimran, également soupçonné de trois meurtres, parle beaucoup en prison de son ami « Bibi », alors que sa cellule et ses parloirs ont été sonorisés avec des micros. Il se livre aussi sur le député français Meyer Habib.