Depuis 74 ans, la gauche gérait la petite ville de Predappio, en Émilie-Romagne, région du nord de l’Italie. Mais en 2019, elle a dû céder le siège à la droite, soutenue par Forza Italia, la Ligue du Nord, Fratelli d’Italia. Ce ne fut même pas un combat. Les candidats qui se font face, tous deux amateurs en politique, semblent ignorer l’enjeu, s’ils ne sont pas carrément dépassés par lui. La tombe du dictateur doit-elle être gérée comme une attraction touristique ou comme une occasion d’affronter historiquement et culturellement la période fasciste ? Si ces questions affleurent dans les équipes de campagne, jamais les candidats ne s’en emparent. À droite, les alliés ultras, voire fascistes, se font très discrets. À gauche, on veut se démarquer de l’ancien maire, Giorgio Frassineti, une bête politique qui ne peut se représenter après deux mandats. La campagne se déroule paisiblement. Il est question de désherbage des routes, de bus scolaires, de goût des tomates… Jusqu’au coup de tonnerre. Plus qu’une défaite électorale, c’est la défaite intellectuelle de la gauche qu’illustre ce documentaire.
«Grano Amaro»: peut-on ignorer l’héritage de Mussolini?
Election municipale dans une commune italienne de 6 000 habitants : les enjeux sont ceux du monde rural, mais l’histoire du pays s’impose aux deux candidats. Car ici est né et enterré Mussolini. Ce documentaire de Cyril Bérard et Samuel Picas a reçu le soutien de Tënk et Mediapart pour la post-production.
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Tënk & Mediapart
12 septembre 2020 à 18h08