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Silvia Ponce a 7 enfants. Seule Aixa est née avec une maladie rare et, selon sa mère, cela s’explique par le fait qu’elle a été directement exposée aux épandages de pesticides par des avions quand elle était enceinte d’elle. Beaucoup de producteurs utilisent des avions pour répandre le Roundup de Monsanto sur leurs hectares de soja ou de coton. Légalement, les avions n’ont pas le droit de vaporiser des pesticides à moins de 1 500 m des villes. Mais cette loi est constamment contournée par les producteurs agricoles. « Je vivais dans un autre quartier d’Avia Terai encore plus près des champs et un avion est passé au-dessus de moi. J’ai suffoqué et j’ai dû aller voir un médecin. Quelques mois plus tard, Aixa est née. Elle était recouverte de grains de beauté velus. (...) La plupart des médecins que j’ai vus m’ont dit que cette maladie de la peau doit certainement être due aux pesticides utilisés dans les champs de soja et de coton. Mais dans le cas de ma fille, aucune étude ne peut l’affirmer à 100 %. Pourtant, dans le quartier Mugica une autre fille souffre des mêmes symptômes. Deux cas d'une maladie extrêmement rare dans le même quartier ! Comment est-ce possible ? »
Argentine: soja transgénique voisine avec maladies
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Avia Terai, ville de 10 000 habitants, est exposée aux pulvérisations incessantes sur ses champs de soja et de coton de glyphosate, le composant de base de l’herbicide de Monsanto. Un pesticide que l’Organisation mondiale pour la santé a étiqueté cancérogène en 2015. Ici, des enfants naissent avec des malformations, des troubles neurologiques sévères et le taux de cancer est trois fois plus élevé que la moyenne nationale, selon l’étude du docteur argentin Damián Verzeñassi de l’université de Rosario. De son côté, Monsanto nie catégoriquement l’authenticité de ces études et considère que la toxicité de son produit phare Roundup n’a pas encore été prouvée.
Jean-Jérôme Destouches/Hans Lucas Studio
18 avril 2016 à 18h50