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Centre Delossi, Rufisque (Sénégal), décembre 2020. À Rufisque, sur la presqu’île du Cap-Vert, à 25 km à l’est de Dakar, le centre Delossi occupe, depuis novembre 2020, une ancienne maison dont les propriétaires ont été expulsés en vue de la construction du train express régional (TER).
Dans cet habitat précaire, trois chambres et un dortoir ont été aménagés pour accueillir actuellement six personnes souffrant de troubles mentaux, jusqu’ici à la rue. Lamine et Diallo, la quarantaine, ont tous deux leur chambre. Tandis que le père Ousmane, Mbay Moussa, Badou et Jack dorment dans la même pièce. Tous sont arrivés ici après avoir rencontré Hamet Daf dans la rue lors de sa distribution de nourriture. Âgé d’à peine 22 ans, Jack n’a plus aucun contact avec sa famille, qui serait en Europe. « Daf m’a demandé ce que je faisais ici. Je lui ai expliqué la réalité et après, il m’a aidé. Cela m’a vraiment fait chaud au cœur. » Pour lui, ce centre s’inscrit comme un refuge. « C’est une vraie aide pour que je ne vive pas à la rue, même si je n’ai pas d’argent. En même temps, j’ai des petits trucs à régler. Ici, je peux me reposer, avoir de la nourriture et mettre en place mes activités. »
Au Sénégal, au secours des malades errants
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2020, en pleine crise du Covid-19 au Sénégal, alors que les écoles ferment et qu’un couvre-feu est instauré dans tout le pays, un jeune homme décide d’occuper, avec l’appui du préfet, une ancienne école de Rufisque pour accueillir les personnes souffrant de troubles mentaux et restées à la rue. Dans cet espace unique, résidents et bénévoles cohabitent. Initiative entièrement bénévole, le centre Delossi explore les possibles d’une autre prise en charge des troubles mentaux.
Laurence Grun & Pierre Vanneste
24 mars 2021 à 13h02