Mythe / hyper-réalité, innocence / culpabilité, macro / micro, solitude, temps qui passe, métamorphoses du corps : Ron Mueck a développé son vocabulaire artistique inédit – en résine et silicone peints à l'acrylique – depuis les années 1990. Il a exposé dans les musées les plus prestigieux, intégré les grandes collections d'art contemporain, intrigué le public lors de la 48e Biennale de Venise de 2001, tout en continuant de travailler à son rythme lent, sans armée d'assistants.
Monumental autoportrait siliconé et poilu, Ron Mueck fait tomber le masque : avec son visage creux, à terre, l'artiste se repose, ou bien est-il mort ? Ron Mueck donne la vie et la reprend, ou sculpte l'entre-deux. Né en 1958 à Melbourne (Australie), ancien créateur de marionnettes pour la télévision et la publicité (il a notamment travaillé pour Sesame Street et le Muppet Show), Ron Mueck s'est lancé dans l'art après avoir aidé sa belle-mère, l'artiste Paula Rego, qui lui avait commandé un Pinocchio pour son exposition Spellbound. L'année d'après, Ron Mueck était programmé dans l'expositionSensationà la Royal Academy of Art qui présentait de façon polémique les YBA (Young British Artists), l'écurie artistique de Charles Saatchi, ex-publicitaire talentueux et requin du marché de l'art.