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Aïssata, janvier 2021 : « Depuis que je suis toute petite, ma mère m’a répété : “Tu es une femme noire, tu vas grandir en tant que femme noire, prends-en conscience et fais-en ta force”. Malgré ça, avant mon voyage au Liban, j’avais conscience du racisme mais je me disais que cela ne m’impactait pas. Bien que mes parents m’aient toujours dit que je devrais en faire deux fois plus que les autres dans la vie de tous les jours.
En France, ça m’arrive qu’on dise “tu es française d’où ?” mais au Liban, où je suis allée un an, on me disait “non, tu n’es pas française”, et c’était assez violent.
Quand je suis rentrée, j’ai commencé à prendre conscience de plusieurs choses et notamment du “racisme cordial” qui existe tout le temps, partout. Et c’est drôle, parce qu’une de mes meilleures amies, qui est franco-algérienne, vivait la même chose, mais on n’en parlait pas à l’époque. Il y a un an ou deux, elle n’allait pas très bien, et on a commencé à échanger sur ces sujets.
Tous les Blancs que je connais disent “ je ne suis pas raciste”, mais je crois que quelque chose change et de plus en plus comprennent que si, on porte toutes et tous du racisme en nous… et c’est quelque chose qui se déconstruit. »
Des vies face au racisme
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Après la mort de George Floyd, en 2020, la photographe Lynn S.K. est allée à la rencontre de celles et ceux qui sont concernés par les discriminations raciales en France. Elle a recueilli la parole de jeunes entre 20 et 38 ans issus de l’immigration postcoloniale. Des histoires particulières qui illustrent le caractère systémique du racisme.
5 juillet 2023 à 12h50