« Sommes-nous des témoins ou des bouffons ? » C'est la question que se pose Mehdi Djelil, l'un des artistes du webdocumentaire Fabriq Algeria (réalisé par Camille Leprince) dont sont extraits les dessins ci-dessous. Entre dérision, griserie, désenchantement et impertinence, la nouvelle génération d’artistes présentée dans ce webdocumentaire fait émerger un puzzle de l’Algérie d’aujourd’hui. Une exposition est aussi organisée à Paris, à l’IReMMO jusqu’au 11 octobre.
Série L’Espèce : L’Anarchie des idées, 2010. Adel Bentounsi est né en 1982 et vit à Annaba, une ville côtière de l’est de l’Algérie, où il a fait les Beaux-Arts. Ses personnages habillés d’une marinière rappellent la proximité de la mer, mais aussi l’omniprésence de l’exil des harraga. Appelés « Brûleurs », parce qu’ils brûlent leurs papiers pour ne pas laisser trace de leur identité une fois la Méditerranée traversée, ils sont des milliers à partir clandestinement chaque année. Si l'Algérie n'a pas vécu en 2011 son « printemps arabe », il y eut ici un nombre considérable de manifestations et d’immolations. À travers les journaux brandis par la foule et le titre L’Anarchie des idées, Adel Bentounsi pose la question du traitement médiatique de l’actualité et celle du sens des mobilisations.