Polluants éternels : au sud de Lyon, la mobilisation le dispute au déni
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Au printemps 2022, un documentaire d’« Envoyé Spécial » secouait la vallée de la chimie, territoire industriel au sud de Lyon, dévoilant une contamination massive aux polluants éternels dans l’eau, l’air et le sol de ce territoire où vivent 200 000 personnes. Les composés chimiques perfluorés, très utilisés dans l’industrie, ont des effets nocifs avérés sur la santé. En France, cinq usines seulement en fabriquent, dont deux à Pierre-Bénite, l’une appartenant au groupe français Arkema, l’autre au japonais Daikin. Deux ans après les révélations de ce scandale environnemental et sanitaire, de nombreux citoyens et acteurs locaux, jugeant les mesures étatiques insuffisantes, se mobilisent.
Au sud de Lyon, l’eau est contaminée aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), une famille de plus de 4 000 composés chimiques inventés par l’industrie, à base de chaînes d’atomes de carbone et de fluor. Appréciés pour leur remarquable résistance à la chaleur et leurs propriétés antiadhésives et imperméabilisantes, ils sont utilisés depuis les années 1950 dans de nombreux secteurs industriels et produits de consommation courante (textiles, emballages alimentaires, cosmétiques...). S’ils présentent une toxicologie variable, ils sont tous persistants dans l’environnement, c’est pourquoi on les qualifie de «polluants éternels».