Auditionnée jeudi, l’actrice et réalisatrice a réclamé une commission d’enquête sur les violences sexuelles et sexistes dans le cinéma, mais aussi le retrait de Dominique Boutonnat, qui doit être jugé pour « agression sexuelle » sur son filleul.
Le parquet de Nanterre a transmis les plaintes de trois femmes ayant dénoncé des viols ou agression sexuelle de Patrick Poivre d’Arvor, aux juges d’instruction enquêtant sur les faits dénoncés par Florence Porcel. Les dix-neuf autres plaintes ou témoignages ont été classés pour prescription.
Le 13 février dernier, le poète et critique Jean-Michel Maulpoix comparaissait à Strasbourg au côté de son épouse pour « violences réciproques sur conjoint ». Contre l’avis du procureur, elle a été relaxée et lui condamné à dix-huit mois de prison avec sursis. Il n’y aura pas de procès en appel.
Sous le mot-dièse #MeTooGarçons, lancé par le comédien Aurélien Wiik, les témoignages d’hommes victimes de violences sexuelles affluent. Longtemps, ces récits ont été inaudibles, notamment en raison des stéréotypes liés à la masculinité.
Sur le tournage des « Volets verts », en 2021, deux femmes ont affirmé que Gérard Depardieu les avait agressées sexuellement. L’acteur a été contraint de s’excuser. L’une d’elles a porté plainte le 23 février. L’actrice Anouk Grinberg a quant à elle déposé plainte pour « diffamation » après les propos tenus à son encontre par l’avocate du comédien.
L’actrice et réalisatrice a dénoncé vendredi soir un cinéma utilisé comme « couverture pour un trafic illicite de jeunes filles ». Si la cérémonie a semblé continuer comme si de rien n’était, à l’extérieur de la salle, où une centaine de personnes manifestaient, sa prise de parole a été très soutenue.
Six signalements et plaintes visant le célèbre psychanalyste ont été reçus par la justice. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des « faits susceptibles d’être qualifiés de viols et d’agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures ».
Lundi 26 février, Sarah Brethes, journaliste au pôle enquêtes et spécialiste des sujets liés aux violences de genre, a répondu en direct à vos questions.
Selon nos informations, au moins quatre femmes ont témoigné auprès de la justice ces derniers jours pour dénoncer son comportement à leur égard. Elles sont donc désormais six à avoir alerté la justice depuis la révélation de l’affaire.
Après quarante ans à tourner au cinéma et à la télé, la comédienne raconte sa joie de jouer mais aussi un quotidien émaillé de violences sexistes et sexuelles dans une industrie souvent hostile aux femmes. « Enfin, les choses vont changer », espère-t-elle.
Depardieu, Jacquot, Doillon... Le cinéma français est secoué par les affaires de violences sexuelles. Cette nouvelle onde de choc interroge l’imaginaire d’une industrie tout entière et toute la société. Notre émission en accès libre, avec notamment Judith Godrèche, Anna Mouglalis, Charlotte Arnould et Anouk Grinberg.
Depuis six ans, l’histoire du mouvement de dénonciation des violences sexistes et sexuelles est ponctuée d’avancées et de résistances. Mais la dernière séquence, à nouveau portée par le cinéma, pourrait marquer un tournant.
Après la mise « en retrait total » de sa vice-présidente, accusée d’« agression sexuelle », c’est au tour du président de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), Sébastien Boueilh, de remettre sa démission.
Le parquet de Paris a demandé le renvoi du cinéaste Christophe Ruggia devant le tribunal correctionnel pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans ». « C’est une étape du processus judiciaire mais, à l’évidence, elle est importante », réagit Adèle Haenel.
Judith Godrèche, Adèle Haenel, affaires Depardieu, Polanski, Bedos : depuis six ans, l’industrie cinématographique est en première ligne des soubresauts du mouvement #MeToo. Au centre des débats, la figure sacralisée de l’artiste et une culture de l’impunité très française.
Un mois après son éviction de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), le juge Édouard Durand s’exprime pour la première fois.